Molnupiravir : pourquoi cette pilule anti-Covid doit être absolument accompagnée d'une contraception?

Alors que le traitement antiviral du laboratoire Merck est autorisé au Maroc pour soigner le Covid, certains spécialistes conseillent de ne pas le prendre sans contraception. Explications.

Sabrina El Faïz
Rédigé le
Le Molnupiravir doit être accompagné d'une contraception
Le Molnupiravir doit être accompagné d'une contraception  —  G.Tbov / Shutterstock

Autorisé depuis peu au Maroc pour les personnes gravement atteintes de Covid-19, le Molnupiravir peut s'avérer dangereux pour un embryon ou pour un bébé qui allaite. C'est ce qu'a avancé le Dr Kamal Marhoum, chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca, lors d'un webinaire organisé par les laboratoires AFRIC-PHAR (qui commercialisent justement le Molnupiravir, sous le nom de Movfor).

Selon le Professeur, lorsque ce médicament - qui empêche le virus de copier son ARN - est prescrit, le médecin doit s'assurer que la patiente ne soit pas enceinte. Il est aussi recommandé que la femme et l'homme aient recours à la contraception, avant d'avaler ce comprimé anti-Covid.

Quels effets secondaires ?

A ce stade, le Molnupiravir a été autorisé dans une dizaine de pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon. Mais la situation pourrait rapidement évoluer, vu qu'un accord a été récemment signé pour donner accès à 105 pays à faible et moyen revenu à la pilule anti-Covid du groupe pharmaceutique Merck. 

Toutefois, une question scientifique reste sans réponses, celle des effets secondaires. Le molnupiravir force le virus à faire des erreurs quand il copie son ARN. Mais selon le virologue français Bruno Canard qui s'appuie sur une étude publiée en 2021, "il existe un risque que cette molécule ait aussi un pouvoir mutagène pour la cellule hôte". Autrement dit, il y aurait un risque cancérigène. 

D'éventuelles malformations pour le bébé

Si pour l'heure, cette information n'a pas été confirmée, la prudence semble de mise. Dans son essai clinique, le laboratoire n'avait d’ailleurs pas hésité à demander aux volontaires d’avoir recours à la contraception. Comme s'il voulait se protéger des risques potentiels de son comprimé. 

Pour le Dr Marhoum, ''la femme ne doit pas tomber enceinte dans les trois mois qui suivent la dernière prise" de ce médicament oral. Car ce dernier a aussi un effet tératogène, c'est-à-dire qu'il peut provoquer des malformations chez le bébé. Même l'allaitement est déconseillé et contre-indiqué jusqu'à la dernière prise de Movfor

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