En Guinée, la difficile lutte contre les médicaments de la rue

Alors que la Guinée vit toujours à l'heure du Covid-19, il est toujours facile d'acheter et de vendre des médicaments de la rue.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
En Guinée, la difficile lutte contre les médicaments de la rue

Le trafic est de grande ampleur. En Guinée et dans les quatre coins de l'Afrique subsaharienne, il est toujours facile de se procurer des médicaments de la rue. Ce terme fait allusion aux faux médicaments, des produits contrefaits sans molécule active ou en quantité insuffisante. Chaque année, on estime qu'au moins 100.000 Africains meurent à cause d'un médicament de la rue. 

En Guinée, ces produits falsifiés vont des ravages. Selon la Dre Fatoumata Oury Diallo, directrice de l'ONG Safa Healthcare, de nombreux vendeurs de ces médicaments illicites ont "des disolvants" qui permettent de "modifier les dates de péremption" des produits.

Une zone stratégique pour le trafic

Depuis 2018, la Guinée multiplie ses efforts pour en finir avec ce fléau meurtrier et très lucratif. Si le pays fait aujourd'hui partie des rares nations africaines à avoir ratifié la convention internationale Medicrime, seul mécanisme international qui criminalise le trafic de faux médicaments, les obstacles sont à la hauteur des profits stratosphériques générés par ce dangereux business. 

Selon la Dre Diallo,"la Guinée est une plaque tournante du trafic des faux médicaments. C’est le pays qui ravitaille les autres pays africains en médicaments contrefaits. L’identification de ces produits pose problème étant donné que l’art de camouflage des trafiquants est excessivement fort". Espérons que le lancement prochain de l'Agence africaine du médicament, qui espère accélérer la lutte contre ces produits mortels, permette à la Guinée d'en finir avec cette sordide réputation.  

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