Pour contrer le paludisme, des chercheurs maliens inventent un piège anti-moustiques à base de sucre

Au Mali, des chercheurs ont mis au point un piège qui permet de capturer et tuer rapidement les moustiques Anophèle qui peuvent transmettre le paludisme.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Ce nouvel outil pourrait accélérer la lutte contre le paludisme
Ce nouvel outil pourrait accélérer la lutte contre le paludisme  —  Westham

Du jus de fruit pour en finir avec le paludisme. C'est l'idée avancée par des chercheurs maliens du Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC). Ces derniers ont inventé, en partenariat avec la firme israélienne Westham Innovations, un piège anti-moustiques à base d'un produit sucré stocké dans des alvéoles artificiels de couleur noir. 

Placé en dehors des habitations humaines, ce piège d'un nouveau genre attire rapidement l'anophèle femelle, le moustique qui peut transmettre le paludisme (qu'on appelle aussi malaria). Et très vite, le jus - qui contient un insecticide - l'empoisonne. Selon les chercheurs, cette nouvelle solution serait capable d’éliminer plus d’un tiers de la population de moustiques. Rien que ça. 

"On sait que les moustiques ont besoin de sucre, et on connait l’odeur qui les attire. Nous avons donc ajouté le dinotéfurane, un insecticide qui n'est pas toxique pour l'homme et les autres moustiques non nuisibles,  à un mélange de jus de fruits qui tue les moustiques en un temps record", explique le Dr Mahamoudou Touré, épidémiologiste et responsable du projet au Centre universitaire de recherche clinique.

Appelé ‘‘Station attractive à base de sucre toxique’’ ou ‘‘Appâts à base de sucre attractif et toxique’’ (ATSB), ce piège anti-moustiques est le résultat de 10 années de recherches. Il sera déployé, dès cette année, dans 14 villages du Mali gravement touchés par le paludisme. Ce qui ouvrirait, à terme, l'homologation de cette technologie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a validé, en octobre dernier, le premier vaccin antipaludique pour les enfants. 

Les chercheurs de l'UCRC ont aussi annoncé que cette nouvelle solution sera bientôt déployée à grande échelle, au Kenya et une Gambie. Une bonne nouvelle, à l'heure où la résistance contre certains insecticides menace la lutte contre le paludisme, qui a été grandement freinée par la pandémie de Covid-19. 

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