Bonne nouvelle, l'OMS valide le premier vaccin contre le paludisme pour les enfants

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé ce mercredi le déploiement massif du premier vaccin contre le paludisme chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans les zones à risque.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
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L'OMS recommande le premier vaccin contre le paludisme
L'OMS recommande le premier vaccin contre le paludisme  —  Shutterstock

On l'espérait, l'OMS l'a fait. Le tant attendu vaccin contre le paludisme vient d'être officiellement recommandé par l'agence onusienne pour les enfants vivant dans les pays à risque. "C'est un moment historique. Le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants est une percée pour la science, la santé infantile et la lutte contre le paludisme", a déclaré le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité dans un communiqué.

Maladie très ancienne, signalée dès l'Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, fièvre et sueurs. Très fréquent en Afrique subsaharienne, ce mal qui se transmet par les piqûres de certains moustiques infectés est responsable chaque année de la mort d'au moins 260.000 enfants âgés de moins de cinq ans. Autant dire que ce vaccin est synonyme d'espoir, surtout quand on sait que le paludisme résiste de plus en plus aux traitements. 

Un vaccin testé dans trois pays africains

Le "RTS,S" est un vaccin qui agit contre un parasite (Plasmodium falciparum) transmis par les moustiques, le parasite le plus mortel à l'échelle mondiale et le plus prévalent en Afrique. Au total, cinq espèces de parasites du genre Plasmodium, tous transmis par les piqûres de moustiques, sont responsables de cette maladie. Le Plasmodium falciparum est l’espèce la plus pathogène et responsable des cas mortels.

Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, le "RTS,S" est le premier vaccin, et le seul jusqu'à présent, ayant montré une efficacité pour réduire significativement le nombre des cas de paludisme, y compris de paludisme grave menaçant le pronostic vital, chez les enfants. 

Depuis 2019, trois pays d'Afrique subsaharienne, le Ghana, le Kenya et le Malawi, ont commencé à introduire le vaccin dans des régions sélectionnées où la transmission de cette maladie est de modérée à sévère. Deux ans après le début de ce premier test grandeur nature au monde, près de 2,5 millions de doses de vaccin ont pu être administrées. Les résultats ont montré qu'il "réduit considérablement le paludisme sous sa forme grave de 30%", a déclaré Kate O'Brien, directrice du département Vaccination à l'OMS.

D'importantes avancées contre le paludisme en 2021

"Pendant des siècles, le paludisme a hanté l'Afrique subsaharienne, causant d'immenses souffrances personnelles", a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l'OMS pour l'Afrique. Connue aussi sous le nom de malaria, cette maladie grave a été négligée durant des années par les laboratoires pharmaceutiques et la recherche. Mais aujourd'hui, la situation évolue. 

L'année 2021 a été marquée par plusieurs avancées importantes dans le combat contre cette maladie qui tue chaque année plus de 400.000 personnes : Un vaccin candidat développé par l'université d'Oxford, Matrix-M, a suscité l'espoir en avril dernier, affichant une efficacité jusqu'ici inégalée de 77% lors d'essais de phase II. Il pourrait être homologué sous deux ans. Quelques mois plus tard, le laboratoire allemand BioNTech a indiqué vouloir appliquer la technologie prometteuse de l'ARN messager, utilisée pour son vaccin pionnier contre le Covid-19 avec Pfizer, au paludisme en lançant l'an prochain des essais pour un vaccin.

L’OMS espère également que cette dernière recommandation encouragera les scientifiques à développer d’autres vaccins contre le paludisme. Le RTS,S est "un vaccin de première génération, très important", a déclaré Pedro Alonso, directeur du programme de lutte antipaludique de l’OMS, "mais nous espérons (…) qu’il incitera les chercheurs à rechercher d’autres types de vaccin pour compléter ou dépasser celui-ci". 

Source : AFP

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