Masques, gants, vaccins… Les déchets médicaux liés au Covid inquiètent en Afrique

Masques, gants, équipements de protection individuelle, vaccins... Ces objets sont devenus omniprésents pendant la pandémie de COVID-19 : pour la protection contre le virus, mais aussi comme déchet médical, qui viennent surcharger davantage les décharges déjà engorgées en Afrique.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Un masque jetable abandonné dans la rue
Un masque jetable abandonné dans la rue  —  Unsplash/Cate Bligh

Ils se multiplient. Les volumes de déchets médicaux explosent dans de nombreux pays du continent, depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19. Et la situation pourrait encore s'aggraver, selon les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Si la plupart des pays ont multiplié leurs efforts pour s'équiper en masques et gants dès l'apparition du coronavirus, ils n'ont consacré presque aucune ressource à la gestion sûre et durable des déchets liés au Covid. Une mauvaise nouvelle, quand on sait qu'environ 60% des établissements de santé sur le continent africain ne sont pas équipés pour gérer les quantités de déchets existantes, sans compter ceux liés à la pandémie. 

Cette situation expose potentiellement les soignants à des piqûres d’aiguille accidentelles, à des brûlures et à des micro-organismes pathogènes et elle a aussi une incidence sur les populations habitant à proximité de sites d’enfouissement et d’élimination des déchets mal gérés, en raison de la pollution de l’air due à la combustion des déchets, de la mauvaise qualité de l’eau ou de la présence de nuisibles porteurs de maladies. 

Une pollution plastique difficile à contenir

Masques, gants, blouses... après avoir été utilisés, la plupart de ces équipements finissent à la poubelle. Une étude récente a d'ailleurs révélé que plus de 100.000 masques anti-Covid sont jetés chaque mois dans la nature en Afrique. Autrement dit, la pollution plastique explose dans les quatre coins du continent. 

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Comme si ce n'était pas assez, beaucoup de pays africains ne disposent toujours pas d’incinérateurs et de décharges sanitaires correctement conçus et aménagés. Ils se contentent d'incinérer ces déchets à l'air libre. Ce qui provoque des émissions toxiques dangereuses pour la santé humaine et environnementale. 

Des manières plus sûres

Avec plus de 435 millions de vaccins anti-Covid administrés en Afrique jusqu’à présent – le plus grand déploiement de vaccins dans l’histoire du continent – le besoin d’une élimination efficace des déchets médicaux est devenu d’autant plus urgent. 

Face à cette situation, l'OMS encourage les pays du continent à développer des protocoles ciblés et adaptés de gestion des déchets. L'agence onusienne promeut l’utilisation des technologies qui ne forment et ne dégagent pas d’émissions chimiques ou nocives, telles que l’incinération à haute température utilisant de la vapeur à haute température (autoclavage) ou par micro-ondes. Mais ces techniques ont un prix, et nécessitent surtout un engagement des politiques. Plus que jamais.  

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