Les palourdes et huitres marocaines en péril face à l'invasion des crabes bleus

Cette espèce invasive, originaire de la côte atlantique d'Amérique du Nord, est présente depuis des années en Méditerranée. Mais ces derniers mois, sa multiplication accélérée au Maroc est devenue un sérieux problème sur la côte atlantique près d'Agadir.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Le crabe bleu dévore tout sur son passage
Le crabe bleu dévore tout sur son passage

Ils mangent tout ce qu'ils trouvent. Les crabes bleus affectent l'équilibre naturel de la faune autochtone. Excellents nageurs, ils peuvent peser jusqu'à un kilo et mangent presque tout en utilisant leurs pinces effilées de couleur bleue, particulièrement bien adaptées pour ouvrir les coquilles des palourdes ou des huitres. 

Repéré pour la première fois dans la région de Nador au nord du Maroc en 2017, le crabe bleu n’a cessé de proliférer au détriment des huitres, palourdes, poissons ou d’autres mollusques qu’il n'hésite pas à attaquer. À tel point que crabe aux pinces bleues a déjà causé des dégâts sur différentes plages de la Méditerranée. Capables de faire 15 à 20 km par jour à la nage, les crabes bleus (dont le nom scientifique est "callinectes sapidus") se sont répandus à travers le monde à partir des côtes américaines, vraisemblablement à travers les eaux de ballast des navires. 

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Vers le développement d'une filière pour le commercialiser ?

La propagation du crabe bleu au Maroc s'expliquerait par le changement climatique et la hausse de température des eaux marocaines. Des chercheurs estiment que la "la pollution et la surpêche qui ont fragilisé le milieu marin de la Méditerranée" participent à la prolifération de cette espèce invasive.

Mais pour l'heure, difficile d'évaluer l'invasion du crabe bleu. L'Institut national de recherche halieutique (INRH) a récemment commencé à mener des recherches sur cette espèce envahissante, afin d'étudier ses caractéristiques biologiques, son régime alimentaire et l'évaluation des stocks. Toutefois, ce type d'étude nécessite beaucoup de temps. 

Le développement d'une filière régulière visant à vendre sur le long terme ce type de crabe, afin qu'il soit consommé, comme c'est déjà le cas de manière massive dans d'autres latitudes, est aussi une option au Royaume. Une solution simple et écologique. 

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