Le recensement des singes est-il efficace contre la variole du singe ?

Premier pays africain non endémique à avoir détecté des cas suspects de variole du singe, le Maroc a décidé de recenser les singes de la place Jamaa el Fna, à Marrakech. Sage décision ?

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Un homme avec un singe dans la place Jamaa el Fna, à Marrakech
Un homme avec un singe dans la place Jamaa el Fna, à Marrakech  —  Stefano Zaccaria / Shutterstoc

Un virus en chasse un autre. Alors que le Covid-19 ne tue plus que quelques personnes par jour, voilà que la  variole du singe menace l'Afrique du Nord. A l'heure où plus de 200 cas ont été confirmés dans des pays occidentaux où ne sévissait pas cette zoonose (maladie transmise à l'homme par des animaux), le Maroc redoute le pire. Et tous les médias ne jurent plus que par ce nouveau mal qui provoque fièvres et lésions cutanées. 

S'il vient d'identifier ses premiers faux cas suspects, le Royaume reste en état d'alerte. Après avoir lancé un plan de prévention, le Maroc s'attelle au recensement de l’animal qui est utilisé par les animateurs des Halqa sur la célèbre place Jamaa el Fna, à Marrakech. 

Le singe pris au piège

La variole du singe est causée par un virus transmis à l’être humain par des animaux infectés. Et contrairement aux croyances, le singe ne serait pas le réservoir de l'orthopoxvirus responsable de la maladie. Certes, cette maladie a été découverte pour la première fois en 1958, au Danemak, au sein d’un groupe de macaques qui étaient étudiés à des fins de recherche. Mais rien ne prouve à ce jour que les singes seraient le réservoir de ce virus, c'est-à-dire l'espèce animale susceptible d'abriter un germe infectieux ou un parasite et de contaminer d'autres espèces, dont l'homme. 

D'après les connaissances actuelles, les rongeurs (comme les écureuils) auraient plus de chances d'être le réservoir de cette maladie qui sévit depuis les années 70 en Afrique subsaharienne. Dans ce cas, les singes pourraient simplement être infectés, comme d'autres animaux. Mais alors, peut-on remettre en question la volonté du Maroc de recenser ses singes ? Pas si sûr ! Car le pays part avant tout d'une bonne intention : prévenir. Mais dans le contexte actuel, le monde fait face essentiellement à une transmission inter-humaine. Autrement dit, avec ou sans singe, le virus est déjà présent. Surtout en Europe, où la variole du singe sème la panique. Plus que jamais.  

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