La pénurie de vaccins contre le choléra met l'Afrique encore plus en difficulté

En raison d’un nombre insuffisant de vaccins, les instances sanitaires exhortent à administrer une seule dose de vaccin contre le choléra, au lieu des deux recommandées.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Une médecin vaccine une enfant
Une médecin vaccine une enfant  —  Shutterstock

Mauvaise nouvelle dans la lutte contre le choléra. En raison de la pénurie de vaccins, les professionnels ne pourront administrer plus qu’une dose, au lieu de deux, réduisant ainsi l’efficacité du vaccin. Cette crise intervient alors que plusieurs pays d’Afrique connaissent actuellement une épidémie de choléra, comme le Cameroun.

"Ce changement de stratégie permettra de fournir des doses à plus de pays", explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui participe au Groupe de coordination internationale (ICG) avec Médecins Sans Frontières (MSF), la Croix Rouge et l'Unicef, en charge des distributions d'urgence de ces vaccins.  

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Une situation tendue

L'approvisionnement actuel en vaccins contre le choléra est extrêmement limité. Sur les 36 millions de doses au total qui devraient être produites en 2022, 24 millions ont déjà été expédiées pour des campagnes préventives (17 %) et réactives (83 %) et 8 millions de doses supplémentaires ont été approuvées par l'ICG pour le deuxième cycle de vaccination d'urgence dans quatre pays, souligne l'OMS dans son communiqué.  

"Comme les fabricants de vaccins produisent à leur capacité actuelle maximale, il n'y a pas de solution à court terme pour augmenter la production", explique-t-elle. Pour MSF, le passage à une dose est une "décision de dernier recours" qui permet "d'éviter de faire le choix impossible d'envoyer des doses dans un pays plutôt qu'un autre", souligne la Dre Daniela Garone, coordinatrice médicale internationale de l'ONG. 

De plus en plus d'épidémies

"La vaccination à dose unique offrira une protection plus courte, mais c'est le moyen juste et équitable d'essayer de protéger autant de personnes que possible alors que nous sommes confrontés à des épidémies de choléra simultanées", a-t-elle souligné. Mais, insiste-t-elle, "cette solution n'est que temporaire et la pénurie actuelle d'approvisionnement est une grave préoccupation pour toute réponse à court et moyen terme nécessaire pour de nouvelles épidémies de choléra cette année".  

Depuis janvier, 29 pays ont signalé des cas de choléra, dont Haïti, le Malawi et la Syrie qui sont confrontés à d'importantes épidémies. Une situation tout à fait exceptionnelle, l'OMS rappelant qu'"au cours des 5 années précédentes, moins de 20 pays en moyenne ont signalé des flambées". L’organisation estime que les épidémies de choléra sont de plus en "plus nombreuses, plus étendues et plus graves" à causes d'inondations, de sécheresses mais aussi de conflits, de mouvements de population ou d'autres facteurs qui limitent l'accès à l'eau potable.  

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