La décharge dakaroise de Mbeubeuss, un tombeau à ciel ouvert

A quelques kilomètres de Dakar, les ordures des habitants de la région de la capitale sont déversées dans une décharge à ciel ouvert. Son nom : Mbeubeuss. Une véritable bombe écologique et sanitaire pour la planète… et les Sénégalais.

La rédaction d'Allo Docteurs Africa
Rédigé le , mis à jour le
Des montagnes d'ordures se forment en quelques minutes (Illustration)
Des montagnes d'ordures se forment en quelques minutes (Illustration)  —  romeovip_md / Shutterstock.

160 terrains de foot. C'est la taille de la décharge de Mbeubeuss, une immense mer d'ordures de 114 hectares, aux portes de Dakar, la capitale sénégalaise. Chaque jour, 2.200 tonnes de détritus y sont déversées. Des montagnes de plastique, de ferraille et d’autres détritus en tout genre se forment en quelques minutes. 

Décharge à Dakar : une catastrophe sanitaire
Décharge à Dakar : une catastrophe sanitaire  —  Le Magazine de la Santé - France 5

À la tête du collectif “Mbeubeuss dégage”, Mamadou Malcom observe, impuissant, ce dépotoir sauvage s’agrandir d’années en années. “C’est catastrophique, nous vivons sur une bombe écologique et sanitaire”, déplore-t-il. 

200 enfants vivent à Mbeubeuss

Le plus inquiétant, aux yeux de Mamadou, ce sont les fumées extrêmement nocives. Celles-ci s’échappent des brasiers allumés en brûlant des ordures pour isoler des métaux comme le fer ou le cuivre. Chaque jour, près de 2.000 personnes respirent ces fumées toxiques.

Parmi cette population marginale, environ 200 enfants vivent et travaillent dans la décharge, selon le collectif “Mbeubeuss dégage”. La ville poubelle est souvent le seul moyen de gagner de l’argent dans la région : un kilo de plastique s’échange contre 50 francs CFA, le double pour un kilo de ferraille.

Nappes phréatiques polluées

Mais les conséquences écologiques et sanitaires ne s’arrêtent pas aux frontières de la décharge. Sous terre, les nappes phréatiques sont polluées et les habitants qui vivent autour de la décharge sont eux aussi exposés. Asthme, pneumonies, diarrhées… Les enfants sont les premières victimes de la toxicité de Mbeubeuss.

Longtemps délaissé, ce gigantesque dépôt d’ordures doit être transformé en un centre de recyclage d’ici à 2025. C’est tout du moins l'engagement des autorités sénégalaises. Un travail colossal qui laisse la plupart des Sénégalais et des Dakarois dubitatifs. 

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