Au Maroc, la difficile intégration des étudiants revenus d'Ukraine

Plus de 5.400 étudiants marocains en médecine, en pharmacie, ou en médecine dentaire ont fui la guerre en Ukraine. Alors que le gouvernement marocain veut les intégrer dans les facultés du Royaume, les futurs médecins et pharmaciens formés au pays ne veulent pas en entendre parler. Explications.

Kaoutar Adghirni
Rédigé le
Des parents d'étudiants qui manifestent devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Rabat
Des parents d'étudiants qui manifestent devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Rabat  —  DR

La situation est tendue. Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de vie précaires des futurs médecins et pharmaciens du Maroc, la commission nationale des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie du Maroc (Cnemep) revient à la charge. Elle dénonce, cette fois-ci, la décision du gouvernement d’intégrer les étudiants en médecine et en pharmacie revenus d’Ukraine dans les facultés du Royaume. Pour la commission, cette intégration risque d’altérer la qualité de la formation en raison de "l’effroyable surpeuplement que connaissent les terrains de formation hospitaliers"

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"Au lieu de prendre des décisions visant à étendre les terrains de formation des hôpitaux et à améliorer la qualité de la formation médicale et pharmaceutique, l’unilatéralisme persiste en plus de mener des politiques qui menacent le secteur de la santé du pays via des décisions destructrices", déplore la Cnemep.

Un avenir "incertain"

Pour calmer les esprits, le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, a assuré que son département cherche "une solution pour les étudiants venant d’Ukraine". Mais cela n'a pas empêché les parents de ces derniers de protester, le 28 juin dernier, devant le siège de son ministère, afin d’attirer l'attention du gouvernement sur "le temps perdu à régler ce dossier et protester contre la décision de Abdellatif Miraoui qui consiste à organiser un concours comme condition d'inclusion".

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"Mon avenir est incertain. J’ignore de quelle manière je pourrais continuer mes  études dans ce climat conflictuel. Le Ministère de tutelle n’a pas tenu ses promesses jusqu’à ce jour. On parle d’un concours national pour intégrer les universités marocaines, sans donner plus de détails !" nous confie Lamia Sadiki, étudiante marocaine en 4ème année de médecine ayant quitté l’Ukraine et souhaitant continuer ses études au Maroc. 

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