Au Congo-Brazzaville, beaucoup de bébés sont trop petits à la naissance

Près de la moitié des bébés nés en 2020, au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville, pesaient moins de 2,5 kg à la naissance, selon une nouvelle étude.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Une jeune maman tient sa petite fille âgée de 47 jours
Une jeune maman tient sa petite fille âgée de 47 jours  —  UNICEF/UN0188844/Njiokiktjien

La situation est critique. Une étude réalisée entre le 1er janvier et le 30 juin 2020 au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville, révèle que 45,6% des naissances enregistrées dans l'hôpital sont des bébés de faible poids. Tous ces nourrissons pesaient moins de 2500 grammes à la naissance. 

Selon les résultats de cette étude, qui ont été publiés en juin dernier dans la prestigieuse revue American Journal of Pediatrics, de nombreux facteurs peuvent expliquer cette insuffisance pondérale, c'est-à-dire un poids à la naissance inférieur à 2500 g. Parmi eux, on peut notamment citer l’âge de la mère (très jeune ou âgée), les grossesses multiples, le lieu de résidence (ville ou campagne). Mais aussi les facteurs socio- économiques comme le niveau de revenu de la mère, ou encore le suivi de grossesse et les conditions de l'accouchement. Enfin, les infections (par exemple, le paludisme), les maladies chroniques de la mère (par exemple, l'hypertension de la grossesse) ainsi que les facteurs environnementaux comme la pollution intérieure et la toxicomanie sont aussi des causes sous-jacentes d'insuffisance pondérale. 

L’étude révèle d'ailleurs que le paludisme et l’hypertension artérielle sont à l'origine de 64% de cas de naissances de bébés de faible poids au CHU de Brazzaville. 

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Très fragiles

Selon les Nations Unies, plus de 80% des 2,5 millions de nouveau-nés qui meurent chaque année dans le monde souffrent d'insuffisance pondérale à la naissance parce qu'ils sont prématurés à la naissance ou petits à l'âge gestationnel. 

Les bébés de faible poids à la naissance qui survivent courent un plus grand risque de retard de croissance et de troubles du développement et de santé physique plus tard dans la vie, y compris des maladies chroniques comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. 

Pour prévenir et traiter l’insuffisance pondérale à la naissance au Congo, l'étude recommande de sensibiliser au changement de comportement des femmes. Parmi les facteurs modifiables chez la mère, les chercheurs soulignent l’importance de l’alimentation, la consommation de tabac, de drogue ou d’alcool, et la prévention de certaines maladies telles que l’hypertension ou le diabète. "Des soins de santé appropriés accessibles à un prix abordable sont essentiels pour prévenir et traiter l’insuffisance pondérale à la naissance", estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

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