Au Cameroun, la difficile prise en charge des bébés prématurés

En Afrique Subsaharienne, on recense les taux les plus élevés de naissances prématurées. Des bébés qui sont confrontés à un risque de mortalité très élevé, malgré l'existence d'interventions simples et efficaces.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le
Faute de couveuses, des mères ont perdu leurs enfants
Faute de couveuses, des mères ont perdu leurs enfants

C'est l'une des principales causes de mortalité infantile en Afrique. Le nombre de bébés nés prématurément (avant 37 semaines de grossesse) ne cesse d'augmenter dans les quatre coins du continent. En novembre dernier, à l’occasion du mois de la prématurité au Cameroun, le ministre de la Santé a publié des statistiques alarmantes. Malachie Manaouda a révélé que chaque année, 3 naissances sur 10 se soldent par un décès provoqué par les complications liées à la prématurité. Et un grand nombre de ceux qui survivent sont confrontés à un handicap à vie, y compris des troubles de l’apprentissage ainsi que des problèmes de vue ou d’audition.

Au Cameroun, la prématurité est portée au rang des problèmes de santé publique. Mais les familles et les autorités sanitaires doivent faire face à l’absence de plateau technique et au coût élevé de la prise en charge. Pour aider à protéger le prématuré contre de futures atteintes neurologiques, des difficultés respiratoires et des infections, il faut débourser entre 600.000 et 1.000.000 de Francs CFA (entre 915 et 1525 euros). Des sommes rédhibitoires pour la majorité des Camerounais. 

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Des solutions simples et efficaces

En 2022, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié de nouvelles recommandations sur les soins aux prématurés. D'après l'agence onusienne, des interventions simples, telles que la méthode kangourou immédiatement après la naissance, la mise au sein précoce, l’utilisation de la pression positive continue (PPC) et l’administration de médicaments comme la caféine contre les problèmes respiratoires, permettent de réduire considérablement la mortalité chez les prématurés et les nourrissons présentant une insuffisance pondérale à la naissance.

L'OMS rappelle qu'il est aussi nécessaire de s'assurer que les mères et les nouveaux-nés restent ensemble dès la naissance. La séparation ne doit être envisagée que si le nourrisson est gravement malade. Les recommandations préconisent en outre l’amélioration du soutien familial, y compris l’éducation et le conseil, le soutien par les pairs et les visites à domicile de soignants formés.

Comment s’explique la prématurité ?

Les naissances prématurées se produisent pour diverses raisons. La plupart des naissances prématurées se produisent spontanément, mais certaines sont dues à des problèmes de santé tels que des infections ou d’autres complications de la grossesse qui nécessitent un déclenchement précoce du travail ou une césarienne.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les causes et les mécanismes des naissances prématurées. Parmi les causes figurent les grossesses multiples, les infections et maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension ; il arrive fréquemment, toutefois, que la cause ne soit pas identifiée. Il y aurait aussi une influence génétique.

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