Les grands-mères sénégalaises se positionnent contre les mariages précoces

Pour en finir avec les mariages précoces au Sénégal, une ONG adopter une approche innovante : la sensibilisation des grand-mères.

Barou Dembélé
Rédigé le
Les grands-mères sensibilisent les plus jeunes
Les grands-mères sensibilisent les plus jeunes  —  grandmotherproject

La pratique est très ancrée. Au Sénégal, une fille sur trois est mariée avant ses 18 ans. Certes, les dispositions du Code de la famille fixent l’âge minimum légal à 16 ans pour une fille, mais elles ne sont pas toujours respectées par certaines communautés. 

Face à cette situation, l'ONG Grandmother Project ne cesse de promouvoir les droits des femmes et des enfants à travers ses programmes intergénérationnels qui impliquent les grands-mères. Une approche innovante pour mettre fin au mariage précoce et forcé. Car si au Sénégal et dans la majorité des sociétés africaines, ce sont les pères qui "décident" du mariage des filles, une opposition de leurs propres mères et/ou tantes les poussent à abandonner leurs volontés. 

Formation et transmission

Implantée à Vélingara, cette ONG a été créée en 2005 sur l'initiative d'une anthropologue américaine et d'une équipe d'une dizaine de Sénégalais. Dans cette ville située au sud du pays, Grandmother Project a formé ainsi plusieurs femmes du troisième âge sur la santé de la reproduction, les droits des enfants, le leadership et le développement personnel. Ces dernières transmettent ensuite leur savoir dans la localité. 

"Ces grands-mères ont coupé le cycle de grossesses d’enfants dans ce quartier. Nous n’enregistrons plus de cas. Les mariages d’enfants ont également diminué, en tout cas ils ne sont plus célébrés avec faste et au su de tous", souligne un notable de la zone. 

Aujourd’hui, plusieurs familles acceptent de retarder le mariage de leurs filles pour leur permettre de profiter de leur vie scolaire et avoir plus de chances de réussite."Depuis février 2021, je suis mariée à Dramé Boiro. Entre temps, nos 2 mères se sont rencontrées et ont cherché à sauver mes études. Cette année, je fais la classe de 3ème. Mon mari a accepté de renoncer à consommer le mariage pour me permettre de poursuivre les études et certainement d’être physiquement et psychologiquement plus apte à supporter les exigences d’une vie de couple’’, confie Mariama Diallo, 17 ans. "Je compte la laisser étudier, jusqu’à ce qu’elle soit à même de faire des concours et trouver un emploi pour notre bonheur commun", promet à son tour Dramé Boiro, son mari, âgé d’une trentaine d’années.      

Source : Le Quotidien

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