Le neuropaludisme menace de plus en plus le Mali

Complication grave et souvent mortelle du paludisme à Plasmodium falciparum, le neuropaludisme fait des ravages au Mali.

Barou Dembélé
Rédigé le
Le paludisme cérébral menace de plus en plus l'Afrique
Le paludisme cérébral menace de plus en plus l'Afrique  —  Cyrus Michino

Maladie très ancienne, le paludisme se manifeste généralement par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires, puis par des cycles de frissons, fièvre et sueurs. Au total, cinq espèces de parasites du genre Plasmodium, tous transmis par les piqûres de moustiques, sont responsables de cette maladie. Le Plasmodium falciparum est l'espèce la plus fréquente et responsable des cas mortels. Il est présent dans les zones tropicales d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Asie. Ce parasite entraîne, chez 20 % à 30 % des personnes infectées, une complication grave : le neuropaludisme, connu aussi sous le nom de paludisme cérébral (PC). 

Selon des données du World Malaria Report de l'OMS, le paludisme cérébral tue chaque année jusqu’à 100.000 enfants de moins de cinq ans. Et cette forme de la maladie "méconnue par bon nombre de patients" est en "recrudescence au Mali", estime le docteur Drissa Goïta, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital mère-enfant "Le Luxembourg" de Bamako. Certains Maliens qui souffrent de cette forme grave du paludisme pensent, à tort, qu’elles ont été ensorcelées ou victimes des mauvais esprits.

De graves complications

Le neuropaludisme se manifeste par une forte fièvre, des convulsions suivies d’un coma. Le taux élevé de mortalité de cette forme de paludisme (30 à 50 % des cas) est aussi lié à un problème de prise en charge : les malades arrivant souvent à l’hôpital trop tard.

Cette forme grave de la malaria (autre nom du paludisme), qui avait récemment touché le rappeur français d'origine malienne Mokobé, peut être à l'origine d'accidents vasculaires cérébraux ou ischémiques. "Le neuropaludisme peut évoluer vers la mort si le traitement adéquat n’est pas administré à temps’’, affirme le Dr Goïta. 

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