Retard dans la vaccination des enfants :le Gabon tente de se rattraper

Tétanos, coqueluche, diphtérie... De nombreux vaccins n’ont pas pu être administrés à un grand nombre d’enfants au Gabon, vu que tous les moyens sont consacrés à la pandémie de Covid-19. Pour rattraper ce retard vaccinal, le pays lance une grande opération en octobre.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le
De nombreux enfants n'ont pas été vaccinés en 2020 (photo d'illustration)
De nombreux enfants n'ont pas été vaccinés en 2020 (photo d'illustration)  —  Shutterstock

La situation est alarmante. Depuis l'apparition du Covid-19 en Afrique, de nombreux services de soins ont dû fermer ou limiter leurs horaires. La fréquentation des hôpitaux à chuter, et de nombreux enfants n'ont pas été vaccinés. En juillet dernier, l'Organisation mondiale de la santé estimait que 23 millions d’enfants dans le monde sont passés à travers les mailles du filet et n’ont pas reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche ou DTP3. Ces chiffres "sont un signal d’alarme clair, la pandémie de Covid-19 et les perturbations qu’elle a causées nous ont fait perdre un précieux terrain que nous ne pouvons nous permettre de céder et les conséquences vont se payer en morts et en perte de qualité de vie des plus vulnérables", précise la directrice de l’Unicef Henrietta Fore, rappelant que la "pandémie a encore dégradé une situation qui était déjà mauvaise". 

Face à cette situation, le Gabon tente de rattraper son retard vaccinal. Dès le mois d'octobre, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) cible les enfants âgés de 0 à 11 ans dans les  52 départements du pays. De quoi permettre “le rattrapage de la vaccination des enfants non et/ou insuffisamment vaccinés depuis janvier 2021“, selon le ministère de la Santé. Les autorités profiteront de ce programme notamment pour vacciner contre la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et l'hépatite B

Chaque enfant protégé

L’ONU rappelle qu’il est important que la distribution des vaccins anti-Covid ne se fasse pas aux dépens des programmes de vaccination infantile. "Alors que les pays crient pour mettre la main sur des vaccins anti-Covid, nous avons reculé sur d’autres vaccinations, mettant les enfants en danger d’attraper des maladies graves mais évitables comme la rougeole, la polio ou la méningite", a précisé le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus."Plusieurs épidémies seraient une catastrophe pour des communautés et systèmes de santé qui luttent déjà contre le Covid-19, rendant plus urgente que jamais la nécessité d’investir dans la vaccination infantile"

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