Le Covid-19 gagne du terrain dans une Afrique en plein harmattan

Alors que le variant Omicron du Covid-19 gâche la fin d'année en Afrique, de nombreux pays du continent mettent en place de nouvelles restrictions sanitaires. Tour d'horizon.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Le séquençage est toujours l'un des obstaclesd de la lutte anti-Covid en Afrique
Le séquençage est toujours l'un des obstaclesd de la lutte anti-Covid en Afrique  —  OMS

Les jours passent, mais les soucis restent en place. Entre la faible capacité de séquençage pour tracer les variants et le manque de vaccins, l'Afrique fait toujours face aux mêmes problématiques. Si pour l'heure, les chiffres de contaminations et de décès restent mesurés, malgré une explosion des cas confirmés de Covid-19 en Afrique australe, le continent redoute cette fin d'année. 

L'Afrique serre la vis

Confronté à une quatrième vague du Covid-19, le continent vit un véritable cauchemar depuis l'apparition du variant Omicron. Détectée en novembre dernier en Afrique du Sud et au Botswana, cette nouvelle souche se déploie à une vitesse fulgurante. Et même si de nombreux pays occidentaux se sont déconnectés, à tort, de l'Afrique australe, Omicron a déjà colonisé tous les continents. A tel point qu'il menace aujourd'hui les fêtes de fin d'année dans les quatre coins de l'Afrique. Jusqu'à présent, une quinzaine de pays du continent ont déjà repéré cette souche hautement contagieuse. 

Face à cette situation, de nombreux pays ont annoncé de nouvelles restrictions. Ainsi, les Marocains ne pourront pas célébrer le Nouvel An, alors que les Tunisiens non-vaccinés ne pourront plus accéder aux administrations, cafés, restaurants et centres commerciaux. Si les Nord-Africains ont serré la vis, c'est aussi le cas de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne qui font actuellement face à l'harmattan, un vent chaud et sec chargé de poussières qui favorise la propagation des infections respiratoires. 

Au Togo, un pass vaccinal ou un test PCR datant de moins de trois jours est désormais obligatoire sur les lieux de culte et les administrations publiques. Et si les Ghanéens ne peuvent plus quitter leur pays sans un schéma de vaccination complet, les Kenyans n'ont quant à eux plus accès aux services publics. Un peu plus loin, les Rwandais ne peuvent plus danser en club, puisque le gouvernement a annoncé la fermeture de toutes les boîtes de nuit, après l'apparition d'Omicron. 

Des chiffres très sous-estimés

Depuis l'apparition du Covid-19 en Afrique, plus de 9,2 millions de cas ont été enregistrés sur le continent africain, dont au moins 225.000 décès. Mais chez nous plus qu'ailleurs, l'évolution de la pandémie continue à susciter de nombreuses interrogations : si le scénario catastrophe prédit par les scientifiques n'a pas eu lieu, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a surpris de nombreuses personnes en annonçant mi-octobre que des millions de contaminations passaient sous les radars. La raison ? Le très grand nombre de malades asymptomatiques qui échappent aux tests de dépistage, tout en restant contagieux. 

Pour mieux lutter contre la pandémie, l'Afrique doit mieux chasser les variants du Covid. Il y a quelques jours, l’OMS a estimé que chaque pays du continent devait réaliser au minimum 75 à 150 séquençages par semaine. Mais pour l'heure, certains en sont très (très) loin. Jusqu'à quand ?

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