En Afrique, des millions de contaminations au Covid-19 passent sous le radar

Une nouvelle évaluation réalisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) montre que moins de 15 % des infections par le SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19, sont détectées en Afrique.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Selon l'OMS, de nombreux cas de contaminations au Covid-19 ne sont pas détectés en Afrique
Selon l'OMS, de nombreux cas de contaminations au Covid-19 ne sont pas détectés en Afrique  —  OMS

Le bilan de la pandémie de Covid-19 en Afrique serait beaucoup plus grave ! Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), six infections sur sept ne sont pas détectées. Une mauvaise nouvelle qui confirme que la majorité des tests de dépistage du Covid-19 sont réalisés sur des personnes qui ont déjà des symptômes  et/ou sur les voyageurs internationaux qui arrivent aux points d’entrée ou qui en partent. De quoi entraîner une sous-notification à grande échelle, vu le pourcentage élevé de cas asymptomatiques sur le continent.

A la date du 10 octobre, les pays africains ont enregistré plus de 70 millions de tests de dépistage du Covid-19, ce qui représente une infime portion des 1,3 milliard d’habitants du continent. En revanche, les États-Unis, dont la population équivaut à environ un tiers de la population africaine, ont effectué au moins 550 millions de tests de dépistage du nouveau coronavirus, tandis que le Royaume-Uni, dont la population équivaut à moins de 10% de la population africaine, a réalisé plus de 280 millions de tests.

"Ce que nous voyons pourrait donc n’être que la pointe de l’iceberg"

"Avec un nombre limité de tests, nous continuons d’ignorer la situation réelle qui prévaut dans beaucoup trop de communautés en Afrique. En effet, la majorité des tests de dépistage sont effectués sur des personnes qui présentent des symptômes du Covid-19, mais les sujets asymptomatiques sont à l’origine d’une grande partie de la transmission de la maladie. Ce que nous voyons pourrait donc n’être que la pointe de l’iceberg", explique la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. 

Pour inverser cette tendance et freiner la transmission du virus à l'heure où le séquençage des variants s'accélère, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique a annoncé aujourd’hui une nouvelle initiative visant à améliorer le dépistage communautaire de la COVID-19 dans huit pays (Le Burundi, le Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mozambique, la République démocratique du Congo, le Sénégal et la Zambie). Le programme vise à fournir des tests de diagnostic rapide à plus de sept millions de personnes au cours de l’année à venir. Son objectif ? Accroître de 40 % la capacité de dépistage dans chaque pays participant, en veillant à ce qu’elle atteigne le niveau de référence recommandé par l’OMS, à savoir 10 tests effectués chaque semaine pour 10.000 personnes. 

"Cette initiative communautaire propose une approche radicalement nouvelle qui devrait aider à accroître considérablement les taux de détection. Un nombre accru de tests signifie un isolement rapide des sujets infectés, une diminution de la transmission et un nombre accru de vies sauvées grâce à des actions ciblées ", précise la Dre Moeti

Cette initiative utilisera une "stratégie d’intervention en anneau" qui a été déployée avec succès pour la première fois lors de l’éradication de la variole au cours de la seconde moitié du XXsiècle afin de vacciner les personnes les plus susceptibles d’être infectées et qui a été reconduite lors des récentes flambées épidémiques de maladie à virus Ebola qui ont sévi en Afrique de l’Ouest et en République démocratique du Congo. L’approche d’intervention en anneau ciblera les personnes qui vivent à l’intérieur d’un cercle de 100 mètres de rayon autour de chaque nouveau cas confirmé afin d’empêcher la propagation de la maladie. 

Source : OMS

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