Le Cameroun et la RD Congo veulent faire de la polio une maladie du passé

Les deux pays d'Afrique Centrale organisent actuellement des campagnes de vaccination contre la poliomyélite

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le
Pour prévenir la polio, la vaccination est efficace
Pour prévenir la polio, la vaccination est efficace  —  Unicef France

Elle repart de plus belle. La lutte contre la polio s'accélère au Cameroun et en République démocratique du Congo (RDC), quelques jours après qu'un deuxième pays africain ait détecté un cas de poliovirus sauvage. Il s'agit de la Mozambique qui a enregistré un cas de poliovirus sauvage de type 1, le seul encore en circulation dans le monde après l'éradication des deux autres types depuis 2015. 

En février 2022, le Malawi a confirmé son premier cas de polio sauvage en trois décennies et le premier sur le continent africain depuis 2016. Les voisins immédiats du Malawi (Mozambique, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) veulent désormais vacciner 23 millions d'enfants âgés de cinq ans et moins dans les semaines à venir. Un peu plus loin, d'autres pays lancent aussi la riposte. 

Pour contrer cette maladie incurable et paralysante, le Cameroun n'a pas hésité à vacciner plus de six millions d'enfants âgés de moins de 5 ans, en seulement 3 jours. En République démocratique du Congo (RDC), ce sont plus de deux millions d’enfants âgés de moins 5 ans qui sont ciblés par une campagne de vaccination prévue du 19 au 21 mai. 

"Nous ne pouvons tout simplement pas permettre qu'un autre enfant souffre de cette maladie dévastatrice - pas quand nous savons comment la prévenir. Pas quand nous sommes si près du but. Nous devons faire tout ce qu'il faut pour mettre fin à ce combat - et parvenir à un monde sans polio pour chaque enfant", a récemment déclaré Catherine Russell, directrice générale de l'Unicef

L'Afrique avait été déclarée exempte en août 2020 lorsque toutes les formes de poliovirus sauvage avaient été éliminées du continent. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la détection de deux cas de poliovirus sauvage n'affectent pas cette certification. Mais des formes non sauvages du virus --poliovirus dérivé d'une souche vaccinale contre la poliomyélite-- continuent de se transmettre dans les communautés insuffisamment immunisées.

Le poliovirus se transmet par les selles d'une personne infectée puis contamination de l'eau ou de la nourriture, et il se multiplie dans l'intestin. Il n'existe pas de traitement mais la vaccination empêche l'infection donc la transmission, ce qui a permis de quasiment éradiquer les formes sauvages.

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