La santé bucco-dentaire, la grande oubliée en Afrique

Malgré les messages de prévention, les populations d'Afrique restent de mauvais élèves en matière d’hygiène bucco-dentaire. Près de la moitié de la population du continent est touchée par des caries dentaires, des maladies de gencives ou la perte de dents.

La rédaction d'Allo Docteurs Africa
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La carie dentaire non traitée est la plus fréquente des maladies de la bouche
La carie dentaire non traitée est la plus fréquente des maladies de la bouche  —  OMS

Sourire, manger, boire, embrasser... "La santé bucco-dentaire fait partie intégrante de la santé et du bien-être, et pourtant elle est négligée depuis trop longtemps dans la Région, avec des conséquences souvent graves et à long terme", estime la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Pour résumer, on ne peut pas être en bonne santé, si la bouche ne l'est pas. Pourtant, la santé de la bouche reste une priorité de second rang dans de nombreux pays africains, ce qui se traduit par des investissements financiers et techniques inadéquats. Cela compromet les services de prévention et de prise en charge, ainsi que la promotion de la santé bucco-dentaire. C'est notamment le cas en Afrique subsaharienne, où près de 70 % des pays ont consacré moins d’un dollar par personne et par an aux soins bucco-dentaires en 2019. 

Des maladies évitables

Ces trente dernières années, la Région africaine a enregistré une hausse de plus de 257 millions de cas de maladies bucco-dentaires, de la petite enfance à un âge avancé. La charge croissante des maladies bucco-dentaires telles que les caries dentaires, les maladies des gencives et la perte de dents, touche de manière disproportionnée les groupes marginalisés, reflétant des inégalités plus grandes dans l’accès aux services de santé.

Si la carie dentaire non traitée est la maladie la plus courante sur le continent, le noma - une maladie qui survient dans des contextes d’extrême pauvreté - reflète cette inégalité. S’il n’est pas traité, il est mortel dans 90 % des cas.

Pourtant, la plupart des maladies bucco-dentaires peuvent être évitées sans assistance médicale, grâce à un mode de vie sain, à une alimentation équilibrée et à une bonne hygiène bucco-dentaire. En plus de constituer un lourd fardeau pour la santé, les maladies bucco-dentaires ont un impact social et économique néfaste qui limite la participation des personnes qui en sont atteintes à la société et entraîne une perte de productivité, ainsi que des perturbations de l’apprentissage chez les élèves.

Très peu de dentistes

Selon des données recueillies entre 2014 et 2019, la pénurie de personnel dans le domaine de la santé bucco-dentaire est chronique, avec à peine 3,3 dentistes pour 100.000 habitants. Ce qui représente environ un dixième du ratio dentiste-patient recommandé au niveau mondial (32,8 dentistes pour 100.000 habitants, d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS)). 

D'après l'agence onusienne, l'organisation de formations en santé bucco-dentaire à l’intention du personnel de santé travaillant dans des établissements de soins primaires, y compris les agents de santé communautaires, serait l’un des moyens de répondre aux besoins en matière de services de santé bucco-dentaires. 

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