L’hépatite D

La faible couverture vaccinale contre l'hépatite B sur le continent participe à la prolifération de formes chroniques de l'hépatite D.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
L’hépatite D

Définition

L’hépatite D est une inflammation du foie provoquée par le virus de l’hépatite D (VHD). Ce virus a besoin du VHB, le virus de l'hépatite B pour pouvoir se répliquer et infecter quelqu'un. Il est donc impossible d'avoir une hépatite D si on n'est pas également porteur du virus de l’hépatite B. On considère que la co-infection VHD-VHB constitue la forme la plus grave d’hépatite virale chronique, en raison de l’évolution rapide vers la mort par atteinte hépatique et carcinome hépatocellulaire, c'est-à-dire un cancer du foie. 

Symptômes

Le VHD peut entraîner une hépatite aigüe qui passe le plus souvent inaperçue et guérit d'elle-même. Dans environ 1 cas sur 10, l'hépatite peut se présenter par des symptômes comme la fièvre, un teint jaunâtre, des nausées, une perte d'appétit etc. Chez les personnes souffrant déjà d'une forme chronique de l'hépatite B, le VHB peut provoquer une surinfection qui accélère l’évolution vers une forme plus grave chez 70 % à 90 % des personnes. La surinfection par le VHD accélère de près de 10 ans l’évolution vers la cirrhose et augmente le risque de développer un cancer du foie.

Examens

L'hépatite C se diagnostique grâce à une prise de sang. Un examen complémentaire permet de vérifier la présence d'anticorps 6 mois après l'infection, et ainsi d'établir le diagnostic d'infection chronique. TraitementIl n'existe aucune thérapie antivirale efficace contre l'hépatite D. Les options thérapeutiques restent limitées à l'interféron, mais les résultats restent moyens et la durée du traitement très longue : en moyenne 48 semaines. 

Prévention

Il n'y a pas de vaccin préventif contre l'hépatite D. Pour prévenir et combattre l’infection par le VHD, il faut prévenir la transmission du VHB en vaccinant contre l’hépatite B. La prévention passe aussi par la réduction des risques d'exposition dans les lieux de soins en assurant la sécurité transfusionnelle et en particulier à destination des populations à risque, notamment les toxicomanes qui consomment des drogues par injection. 

En Afrique

L'hépatite D reste trop présente sur le continent. Une étude de 2017 menée en collaboration avec l’OMS et publiée dans le Journal of Hepatology, la prévalence de l'hépatite D pourrait atteindre jusqu'à 37% en Afrique centrale et près de 10% en Afrique de l'Ouest. La faible couverture vaccinale contre l'hépatite B sur le continent participe à la prolifération de formes chroniques de l'hépatite D. 

Source : OMS, Hépatites info services, Journal of Hepatology

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