Face au virus de Marburg, l'Afrique Centrale sur le qui-vive

Alors que la majorité des pays d'Afrique sont libres de toute restriction anti-Covid, certains se préparent à lutter contre d’éventuels cas de la maladie à virus Marburg.

Arnaud Ntchapda avec Badr Kidiss
Rédigé le
Un poste de contrôle sanitaire de fortune installé à la frontière du Cameroun avec la Guinée équatoriale pour gérer les éventuels cas de maladie à virus de Marburg
Un poste de contrôle sanitaire de fortune installé à la frontière du Cameroun avec la Guinée équatoriale pour gérer les éventuels cas de maladie à virus de Marburg  —  Nalova Akua / Gavi

Une vigilance de tout instant. Depuis qu'une épidémie de maladie à virus Marburg a été déclarée par la Guinée Equatoriale, ses pays frontaliers sont en alerte. Car la nouvelle de cette épidémie a été accueillie comme un coup de massue, avec beaucoup d’inquiétude. C'est notamment le cas au Gabon, au Cameroun et au Tchad. 

Alors que le ministère de la Santé de Guinée équatoriale a confirmé que le virus de Marburg se propageait dans deux districts (Ebibiyin et Nsok-Nsomo) de la province nord-est de Kie-Ntem, frontalière du Cameroun et du Gabon, les autorités gabonaises ont décidé de serrer la vis. Le dispositif sanitaire a été renforcé dans les provinces, et les populations ont été sensibilisées sur le danger de la consommation d'animaux morts. 

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Prévenir, sensibiliser, former

Au Cameroun, les autorités sont en état d'alerte depuis la mi-février. Le pays a restreint les déplacements autour de ses localités les plus proches de la Guinée Equatoriale. Parmi les mesures prises par le Cameroun pour anticiper le virus il y a, entre autres, l'envoi de trois équipes d'enquête et d'intervention rapides dans les districts frontaliers deux jours avant que la Guinée équatoriale ne déclare l’épidémie, et l’enquête sur toutes les alertes dans les 24 à 48 heures.

"Au 25 février 2023, 15 alertes de 8 districts répartis dans 5 régions ont été reçues et investiguées ; 11 alertes ont été validées comme cas suspects après investigations ; 11 échantillons ont été prélevés sur des cas suspects et testés au Laboratoire du Centre Pasteur du Cameroun. Les 11 échantillons ont été testés négatifs pour le virus Marburg, il n'y a donc aucun cas confirmé de Marburg au Cameroun", selon le Dr John Otokoye Otshudiema, Viral Hemorrhagic Fevers / Marburg Readiness Manager.

 Au Tchad, la priorité est accordée à la formation des personnels soignants. Le Centre des Operations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) du ministère de la Santé Publique et de la Prévention  appuyé par ses partenaires techniques et financiers a organisé un atelier du 15 au 17 mars. “Le but recherché à travers ces assises est d’élaborer et de valider un plan de préparation et de riposte à l’épidémie de la maladie à virus Marburg. Il s’agit donc de doter le pays d’un plan de préparation et de riposte budgétisé contre la maladie à virus Marburg“, explique le ministère tchadien de la Santé.         

Nécessité d'un plan de réponse stratégique régional

"L'Organisation mondiale de la santé (OMS) élabore un plan stratégique régional de préparation et de riposte à l'épidémie de maladie à virus de Marburg en Guinée équatoriale et dans les pays voisins", a déclaré le Dr Otshudiema. L'agence onusienne a évalué le risque régional comme étant "modéré".

"Il est urgent que les pays voisins restent vigilants et continuent à renforcer leurs capacités pour être prêts à prévenir, détecter, enquêter et répondre rapidement aux menaces de Marburg. Dans le cadre du Règlement sanitaire international de 2005, l'OMS facilite également la surveillance transfrontalière et partage des réunions d'information pour atténuer le risque de propagation potentielle de Marburg dans les pays voisins", a conclu celui qui est également responsable des incidents Covid-19.

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