Épargné par le Covid, le Mali enregistre de plus en plus de cas de paludisme

Alors que le Mali est relativement épargné par le Covid-19, le paludisme continue de gagner du terrain. Avec plus de 3 millions de cas, cette maladie parasitaire constitue un véritable problème de santé publique.

Barou Dembélé
Rédigé le
Un enfant derrière une moustiquaire.
Un enfant derrière une moustiquaire.

Au Mali, la malaria est le premier motif de consultation dans les établissements de santé (34 %). Alors que le pays a été plus ou moins épargné par le Covid-19 avec plus de 30.000 cas dont moins de 750 décès, le paludisme continue de se propager sur le sol malien. 

"En 2021, les établissements de santé ont enregistré plus de trois millions de cas confirmés de paludisme dont deux millions de cas simples et un million de cas graves avec malheureusement 1.500 décès, selon le système local d’information sanitaire’’, a-t-elle indiqué, avant de rappeler que le paludisme a un coût économique élevé. "Le paludisme affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3 % du fait de l’absentéisme au travail ou à l’école", estime la lieutenant-colonel Aïssata Koné, directrice du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). 

Le paludisme est une maladie très fréquente transmise par certains moustiques femelles à l’homme. Il est dû à un parasite, le Plasmodium, contenu dans le sang. La maladie se traduit par de la fièvre, des frissons mais également des maux de tête, vomissements et douleurs musculaires. Ces symptômes sont plus ou moins intenses.

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Éliminer le paludisme d'ici 2030

En dépit de ce constat alarmant, la directrice du PNLP relève "un réel engagement des autorités et des partenaires pour l’accès universel aux stratégies et des avancées en vue de l’accélération du contrôle vers la pré-élimination et l’élimination du paludisme au Mali à l’horizon 2030". Parmi ces actions :

- la gratuité des moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée (MILD) et des Combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (CTA) pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes
- la subvention des CTA pour le reste de la population
- la gratuité d'un traitement préventif (SP) pour les femmes enceintes
- la gratuité des tests de diagnostic rapide (TDR) pour toute la population
- la gratuité en couverture universelle de moustiquaires et l’association sulfadoxine-pyriméthamine plus amodiaquine (SPAQ) chez les enfants de 3 mois à 5 ans.

En outre, Aïssata Koné recommande de développer des stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le paludisme, d’assurer la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux, de renforcer l’organisation de l’offre et de l’utilisation des services et de poursuivre la couverture universelle en MILD ainsi que la mise à échelle de la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS). 

"L’élimination du paludisme fait partie des objectifs de développement durable. Nous devons être plus créatifs car avec la routine, les progrès sont lents. L’Organisation mondiale de la santé va recommander la mise à échelle du vaccin contre le paludisme", a pour sa part indiqué Dr Boubacar Sidibé, représentant de l’OMS au Mali.

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