Diarrhée, pneumonie, paludisme... en Afrique, un outil numérique sauve des vies

Pour limiter la mortalité infantile, de nombreux pays ouest-africains misent sur une nouvelle technologie d'aide à la consultation médicale.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Un agent de santé qui utilise la technologie Ieda
Un agent de santé qui utilise la technologie Ieda  —  TDH

Améliorer la qualité des soins de santé en Afrique de l'Ouest. C'est l'objectif de IeDA (Integrated e-Diagnostic Approach), un outil numérique co-créé par l'ONG Terre des hommes (Tdh) et le ministère burkinabé de la Santé. Cette application mobile de télémédecine aide les infirmiers à établir un diagnostic précis des enfants malades. 

Ce qui était d'abord un projet pilote en 2010 dans un district du Burkina Faso est rapidement devenu une innovation technologique majeure: IeDA est aujourd'hui déployé dans plus de 2.000 centres de santé au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Guinée. Des milliers d'infirmiers se servent de l'application qui est préinstallée sur leur tablette, et plus de 6 millions d'enfants ont été consultés avec l'aide de Ieda. 

Cette innovation a aussi permis de digitaliser le protocole médical de la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant (PCIME). Ce dernier, qui a été imaginé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et adopté par la plupart des pays en développement, cible les grandes causes de décès chez les enfants. Il a aussi l'objectif d'améliorer les compétences de prise en charge chez les agents de santé, à renforcer le système de santé et à renforcer les pratiques familiales et communautaires. 

Un impact significatif

Depuis le lancement de Ieda, des progrès considérables ont été réalisés pour la santé des enfants, en particulier dans les zones rurales, où la qualité des diagnostics et des traitements s'est améliorée.

Les centres de santé équipés de l’outil l’utilisent dans 90% des consultations d’enfants de moins de cinq ans. Les résultats confirment que la prescription d’antibiotiques a diminué jusqu’à 15% et que l'adhésion au protocole de la PCIME a augmenté de 50%. Certes, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, la malnutrition et la diarrhée sont toujours les principales causes de décès des jeunes enfants, mais leur incidence et le taux de mortalité infantile ont largement diminué. 

Avec Ieda, les échanges d’informations entre les prestataires de soins, de santé, les patients et les organismes de santé publique et de recherche sont devenus rapides et plus efficaces. Grâce à un système d'e-learning, cet outil renforce les compétences des agents de santé locaux dans les zones rurales.

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