En Côte d'Ivoire, l'annonce d'un faux cas d'Ebola met à mal l'Institut Pasteur

Depuis que la Côte d’Ivoire a annoncé la détection d'un faux cas d'Ebola, de nombreuses voix jettent un discrédit sur l'Institut Pasteur d'Abidjan.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Institut Pasteur de Côte d'Ivoire, site d'Odiopodoumé - Abidjan en 2006
Institut Pasteur de Côte d'Ivoire, site d'Odiopodoumé - Abidjan en 2006  —  Institut Pasteur

C'est l'imbroglio de l'année ! Testée positive au virus Ebola par les autorités ivoiriennes, la Guinéenne de 18 ans n'est finalement pas porteuse de ce mal. Le 31 août dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu'il n'existe "aucune preuve" de la présence du virus Ebola en Côte d'Ivoire, après de nouvelles analyses d'un laboratoire à Lyon (France) sur les prélèvements réalisés sur une jeune Guinéenne présentée comme infectée par l'Institut Pasteur d'Abidjan. Pourtant, les autorités ivoiriennes semblaient sûres du diagnostic initial... 

Bien que la Guinée n'a pas hésité à rapidement remettre en cause le diagnostic établi par la Côte d'Ivoire, tout en exigeant de nouvelles analyses, le ministère ivoirien de la Santé n'en avait cure. Mais les doutes guinéens ont finalement été confirmés par les analyses d'un laboratoire lyonnais. "Avec les nouveaux résultats obtenus par le laboratoire à Lyon, l’OMS estime que la patiente n’a pas eu la maladie à virus Ebola et de plus amples analyses sur la cause de sa maladie sont en cours", pouvait-on lire sur un communiqué de l'OMS. 

Depuis que l'Institut Pasteur d'Abidjan a annoncé la détection du cas le 14 août sur une Guinéenne de 18 ans arrivée à Abidjan par la route depuis son pays après un voyage de 1.500 km, plus de 140 contacts ont été listés en Côte d’Ivoire et en Guinée. "Aucune autre personne n’a présenté des symptômes de la maladie, ni n’a été testée positive à Ebola", précise l'OMS. Résultat, "le gouvernement a décidé de classifier cette patiente comme non-cas de maladie à virus Ebola, sortant du coup la Côte d'Ivoire de la liste des Pays à virus Ebola", a expliqué le ministre de la Santé, de l’hygiène et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba, dans un autre communiqué.

Mais que s'est-il passé ?

A l'heure où ces lignes sont écrites, le ministre de la Santé, Pierre Dimba, n'a pas encore réagi au diagnostic controversé de l'Institut Pasteur d'Abidjan. Pourtant, le ministère de tutelle semblait sûr de lui il y a encore quelques jours. "Les autorités guinéennes doutent du diagnostic clinique, moi je ne doute pas de mon analyse, je suis infectiologue et clinicien, on ne peut pas se tromper dans la présentation clinique", avait déclaré Serge Eholié, porte-parole du ministère de la Santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville à Abidjan, qui a accueilli la malade. 

Si les autorités et l'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire n'ont pas encore expliqué ce qui s'est réellement passé, de nombreuses voix s'indignent et n'hésitent pas à remettre en question la fiabilité des tests réalisés par l'Institut Pasteur d'Abidjan, notamment ceux du Covid-19. Sauf qu'à en croire Sylvain Baize, le directeur du laboratoire français qui a infirmé les résultats obtenus par l'Institut Pasteur, il ne s'agit pas d'une "erreur de diagnostic", mais plutôt d'"un cas de faux positif". Et que ce soit en Guinée ou en Côte d'Ivoire, des mesures immédiates ont été adoptées pour faire face à Ebola. Car face à virus potentiellement mortel, mieux vaut prévenir que guérir ! 

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