En Côte d'Ivoire, du personnel non qualifié exerce des soins infirmiers 

La majorité des infirmiers ivoiriens ne sont pas qualifiés à réaliser des soins.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Des infirmiers diplômés de l’Institut national de formation des agents de santé, à Abidjan
Des infirmiers diplômés de l’Institut national de formation des agents de santé, à Abidjan  —  UNFPA

La situation est alarmante. Selon un rapport du ministère ivoirien de la Santé, la quasi-totalité des infirmeries privées des villes et des campagnes sont tenues par un personnel non qualifié. "70 % des personnels soignants qui prodiguent des soins infirmiers dans les cabinets médicaux, cliniques et polycliniques à travers tout le pays n’ont pas la qualité d’infirmier", détaille le document. En parallèle, le pays recense un nombre croissant d’infirmiers diplômés d’Etat traduits devant les juridictions disciplinaires, civiles et pénales pour fautes professionnelles. 

Pour mieux contrôler l'accès à la profession et veiller au maintien des principes éthiques, un projet de loi portant création de l’Ordre National des Infirmiers et Infirmières de Côte d’Ivoire. Et c’est à l’unanimité qu’a été adopté, ce 14 juin, ce projet de loi qui vise à organiser la pratique de la profession d’infirmière et renforcer les mécanismes de contrôle des personnels infirmiers. Ce qui devrait, à terme, "améliorer la sécurité sanitaire des populations, la qualité des soins et les performances du système national de santé", estime le ministre de la Santé, Pierre Dimba

Multiplication des tâches des infirmiers

Avec un infirmier pour 2.200 habitants, la Côte d’Ivoire fournit difficilement tous les soins de base à sa population. Car même si ce chiffre répond aux recommandations internationales (1 infirmier pour 5000 habitants et 1 médecin pour 10.000 habitants), de fortes disparités persistent notamment au niveau du ratio médecin/population dans les différentes régions sanitaires avec 1 médecin/20.000 habitants dans le Cavally-Guemom. Une situation qui entraîne la multiplication des tâches des infirmiers. 

Mais l'espoir existe : grâce à la télémédecine, Ellipse Projects espère faciliter le quotidien de ces hommes et femmes de l'ombre. L'idée est que "si l'infirmier n'arrive pas à traiter un patient, il peut demander conseil à un centre qui pourrait se trouver à Dijon par exemple", détaille Picard. 

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