Coronavirus : le Soudan du Sud laisse expirer 60.000 doses de vaccin

Le Soudan du Sud cherche à se débarrasser de 60.000 doses de vaccin contre le coronavirus. Ces doses du vaccin Oxford/AstraZeneca ont expiré avant de pouvoir être injectées.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
Les vaccinations contre le coronavirus s'ouvrent aux Congolais (photo d'illustration)
Les vaccinations contre le coronavirus s'ouvrent aux Congolais (photo d'illustration)

À la poubelle ! Le Soudan du Sud doit se débarrasser de 60.000 doses du vaccin anti-Covid reçues en don, car la date limite d'utilisation a expiré avant qu'elles soient utilisées, selon une annonce du ministère de la Santé. Ces doses du vaccin Oxford/AstraZeneca ont été offertes en mars par le géant sud-africain des télécoms MTN et l'Union africaine (UA). Mais à leur arrivée, "nous nous sommes aperçus que la durée de vie restante du vaccin n'était que de 14 jours", explique Richard Lako, gestionnaire de la crise Covid-19 au ministère de la Santé soudanais.

La date limite d'utilisation des doses a depuis été dépassée et les flacons ont "déjà remisés quelque part, en attendant qu'on s'en occupe aussi rapidement que possible". Richard Lako affirme que le ministère et l'Autorité des médicaments élaboraient un plan pour se débarrasser des doses de façon sûre, notamment en se tournant vers l'UA. Mais ce gaspillage fait tâche, alors que de nombreux pays du continent attendent encore de recevoir leurs premières doses de vaccin. 

Une campagne difficile

Ces 60.000 doses périmées ne sont pas les seules à disposition au Soudan du Sud. Fin mars, le pays avait également reçu 132.000 doses du vaccin Oxford/AstraZeneca via le programme Covax, qui vise à garantir un accès équitable aux vaccins anti-Covid. Mais la campagne de vaccination a mis une semaine à commencer et jusqu'ici, seulement 2.000 personnes, principalement membres du personnel médical, ont été vaccinées. Comme dans d'autres pays d'Afrique ou du monde, la crainte d'effets secondaires et les rumeurs mettant en cause la sûreté du vaccin, ou affirmant qu'il provoque l'impuissance, ont provoqué la méfiance de la population.

Au Cameroun, à Madagascar au Sénégal ou encore au Gabon, "le problème, c'est les rumeurs, les rumeurs que les gens souffrent d'effets secondaires, que le vaccin n'est pas sûr", explique Richard Lako. Des rumeurs qui découragent la population, déjà méfiante vis-à-vis des vaccins, d'aller se faire contre le coronavirus. Pourtant, l'urgence à vacciner est bien là. Le Soudan du Sud a jusqu'ici officiellement enregistré plus de 10.000 cas de Covid-19, dont au moins 114 mortels. Mais le pays n'a effectué qu'environ 144.000 test, pour une population estimée à 12 millions d'habitants : ces chiffres sont donc probablement loin de la réalité de la situation épidémique sur place. 

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !