Au Mali, l’allaitement maternel exclusif pour lutter contre la malnutrition

Alors que les mamans maliennes ont encore la fâcheuse habitude de donner de l’eau aux bébés, les autorités multiplient leurs efforts pour promouvoir l'allaitement maternel exclusif.

Barou Dembélé
Rédigé le
 Près de la moitié des décès d'enfants de moins de 5 ans au Mali sont liés à la malnutrition
Près de la moitié des décès d'enfants de moins de 5 ans au Mali sont liés à la malnutrition  —  Dicko/Unicef

Il reste peu assimilé par les mamans. L'allaitement maternel exclusif, qui consiste à ne donner que du lait maternel aux bébés jusqu’à leur sixième mois, semble encore illogique pour de nombreuses Africaines. Que ce soit au Mali ou ailleurs en Afrique subsaharienne, beaucoup de femmes estiment qu'il faut "donner de l'eau aux bébés", vu les températures élevées. Elles ne savent pas qu'il y a suffisamment d'eau dans leur lait pour répondre aux besoins de leur enfant. Croyant hydrater leurs enfants, ces mamans contribuent au contraire au développement de leur malnutrition. 

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"On constate que parmi les enfants de moins de 6 mois, 40% reçoivent, en plus du lait maternel, de l’eau et 7% des aliments de complément. En revanche, 3% des enfants de 0 à 5 mois n’ont jamais été allaités au sein’’, a déploré récemment le secrétaire général du ministère malien de la santé et du développement social, Aly Diop. 

Le danger de la malnutrition

La malnutrition expose les enfants à un risque beaucoup plus élevé de décès et de maladies graves, en particulier liées à des infections infantiles courantes, telles que la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, le VIH/SIDA et la rougeole, en raison de l'affaiblissement du système de défense immunitaire lié à la malnutrition. 

La malnutrition chronique est un grave problème chez les enfants maliens. Elle touche plus de 26% des moins de 5 ans. Et le non-allaitement est l’un des facteurs qui explique cette forte prévalence. 

La lutte contre la mortalité infantile passe par le sein

Selon l’Unicef, l’allaitement à la demande, sans complément d’eau ni d’autres aliments, permettrait de prévenir près de la moitié des épisodes de diarrhées et un tiers de toutes les infections respiratoires chez les enfants de moins de 5 ans. Rien que ça. 

Si, au sein des maternités, les Maliennes sont de plus en plus sensibilisées sur la question de l'allaitement maternel exclusif, elles continuent à faire face au difficile changement des mentalités, une fois de retour au bercail. Leurs aînés leur conseillent - à tort - de donner de l'eau aux enfants. Face à cette situation, les autorités multiplient leurs efforts. 

"Nous allons, à tous les niveaux de notre commune, nous investir afin d’impliquer les chefs de familles et les leaders d’opinions dans la pratique de l’allaitement maternel", promet Mamadou Samaké, maire de Dialakoroba, une commune rurale située à 46 kilomètres de Bamako

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