Au Cameroun, le Covid et la crise sécuritaire ont accentué l’usage des drogues

Le rapport de la lutte contre les drogues en 2021 révèle une augmentation du nombre de personnes en quête de soins.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Un mélange de substances nocives
Un mélange de substances nocives

Les drogues ont la cote au Cameroun. Le rapport de la consommation des substances illicites en 2021 dresse un état des lieux alarmant. Les chiffres communiqués par le ministre de la Santé publique laissent voir une augmentation de l’usage de l'alcool, du tramadol, du tabac, de la chicha et d’autres drogues interdites. 

Malachie Manaouda, ministre de la Santé, a expliqué que la surconsommation observée l’an passé est causée par "les vagues successives de la pandémie à Covid-19 qui ont entraîné des conséquences multiples comme le stress, l'anxiété, les troubles du sommeil, les cas de dépression, une accentuation des inégalités sociales".

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Des statistiques qui préoccupent

Le patron de la santé relève également l’augmentation du nombre d’usagers en quête de soins dans les zones (Extrême-Nord, Nord-Ouest, Sud-Ouest) en proie à un conflit armé depuis 2017. "De 10 % en 2017, puis à 22 % en 2019, le nombre de patients demandeurs de soins dans les régions où sévit la crise sécuritaire est passé à plus de 43 % de nouveaux cas en 2021", a fait savoir Malachie Manaouda. 

En 2020, les patients soignés étaient pour la plupart des consommateurs de cannabis (43 %), de tabac (19 %) et d'alcool (15 %). Selon le ministère camerounais de la santé publique, "les jeunes âgés de 23 ans constituent la couche la plus touchée et la majorité des patients réside en zone urbaine (72 %)".

Le gouvernement camerounais entend poursuivre la sensibilisation sur les problèmes liés aux drogues en renforçant les activités de prévention en milieu scolaire. Il compte aussi mieux équiper les 19 Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).         

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