A l'ombre du Covid-19, le choléra inquiète les Camerounais

Alors qu'il vit toujours à l'heure du Covid-19, le Cameroun fait face à d'autres risques épidémiologiques, comme celui du choléra, une maladie endémique sur le sol camerounais.

Fabrice Beloko
Rédigé le , mis à jour le
Des enfants jouent à proximité de la frontière nigériane
Des enfants jouent à proximité de la frontière nigériane  —  Igor Barbero/MSF

Il est bien là ! Depuis quelques jours, le choléra fait à nouveau des ravages au Cameroun. A la date du 10 novembre, les autorités ont recensé 35 cas confirmés, dont 5 décès, entre Yaoundé et Ekondo Titi, dans la région du Sud-Ouest. Une mauvaise nouvelle, à l'heure où le pays fait toujours face au Covid-19 qui a officiellement tué 1.770 personnes sur le sol camerounais. 

Le choléra est une infection bactérienne liée à l’eau qui affecte les voies intestinales et se traduit par des vomissements, une déshydratation et de la fatigue. Cette maladie est encore très active au Cameroun et dans certaines régions du monde, et atteint principalement les pays dont les structures sanitaires sont insuffisantes et où la qualité de l’eau de boisson, de l’assainissement et les pratiques d’hygiène sont inadéquates.

"De par sa situation géographique (bassin du Lac Tchad) et du fait de la survenue de l’épidémie de choléra dans les pays frontaliers (le Nigeria actuellement), le Cameroun est connu comme pays à risque de l’épidémie de choléra, surtout pendant la saison pluvieuse", explique la Dre Linda Esso, sous-directrice chargée de la lutte contre les épidémies au ministère de la Santé dans les colonnes de Cameroon tribune. 

Des épidémies de choléra sont ainsi régulièrement signalées depuis plus de 40 ans dans la région du lac Tchad et des investissements ont été faits pour participer à la lutte contre le choléra. Mais les conflits qui divisent cette région rendent les interventions compliquées. 

Lancer la riposte

En 2020, cette maladie - qui se transmet par la consommation d’eau et de nourriture contaminée par les selles des personnes infectées - a fauché la vie d'au moins 80 Camerounais. Pour contrer la nouvelle épidémie de choléra, une campagne de vaccination serait en préparation selon les autorités sanitaires. Mais pour l'heure, les dates de cette opération n'ont pas été officialisées. 

"Depuis plusieurs semaines déjà, la surveillance épidémiologique a été renforcée sur toute l’étendue du territoire afin de détecter précocement les premiers cas de choléra, mettre en place une réponse efficace et ainsi rapidement contrôler la propagation d’un e éventuelle épidémie", tente de rassurer la Dre Esso. Encore faut-il que les autorités améliorent le traitement de l’eau et l’assainissement, tout en sensibilisant la population, pour empêcher l’émergence de nouveaux foyers. Car malgré les nombreuses promesses du gouvernement, des millions de Camerounais n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Jusqu'à quand ? 

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