Vers un Sénégal où le cancer du col de l'utérus n'existerait plus ?

Pour mieux lutter contre les cancers du sein et du col de l’utérus au Sénégal, une association multiplie ses efforts pour sensibiliser les femmes sur l'importance des dépistages précoces.

Barou Dembélé
Rédigé le , mis à jour le
Le Sénégal veut mieux prendre en charge le cancer du sein
Le Sénégal veut mieux prendre en charge le cancer du sein  —  Shutterstock

Près de 8.000 Sénégalais sont morts d'un cancer en 2020, d'après le ministère de la Santé. Et ce sont les cancers féminins, ceux du col de l'utérus et du sein qui sont les plus répandus et qui tuent le plus au Sénégal. Mais ce n'est pas tout : les taux d’incidence et de mortalité devraient augmenter de plus de 40% d’ici 2030, selon les prévisions. 

Pour améliorer la prise en charge des malades, le Sénégal s'apprête à se doter de son premier centre d'oncologie pouvant traiter tous les cancers.  En parallèle, l'association Cancer du sein - Sénégal (ACS2) multiplie les campagnes de sensibilisation et encourage les femmes à changer d'habitudes. "Aujourd’hui, de plus en plus de femmes se rendent très tôt auprès de leurs structures de santé pour se faire dépister. Quand nous connaissons une maladie, cela nous permet de mieux lutter contre elle. Cette connaissance de la maladie, nous facilite beaucoup de choses et nous permet d’avoir moins de stress’’, estime Mame Diarra Guèye Kébé, présidente de ACS2. 

Eliminer le cancer du col de l'utérus

Cancer le plus fréquent et le plus meurtrier sur le sol sénégalais, le cancer du col de l’utérus est causé par le virus du papillome humain sexuellement transmissible (VPH), qui est l'infection virale la plus courante de l'appareil reproducteur. Les facteurs de risque associés au cancer du col de l'utérus comprennent l'activité sexuelle précoce, les partenaires sexuels multiples, l'exposition à d'autres infections sexuellement transmissibles comme le VIH et le tabagisme, entre autres. 

"Dans de nombreuses régions d'Afrique, le cancer du col de l'utérus n'est pas identifié ou traité avant d'avoir atteint un stade avancé en raison d'un accès insuffisant aux services de soins de santé, à un dépistage efficace et à un traitement précoce", expliquait il y a deux ans le Dr Joseph Caboré, directeur de la gestion des programmes du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. 

S'il tue encore beaucoup de Sénégalaises, le cancer du col de l'utérus est pourtant l'une des maladies les plus faciles à prévenir et à guérir, grâce notamment à la vaccination, au dépistage précoce et au traitement. Pourtant, le fardeau de ce cancer pèse encore lourdement sur le continent. Car c’est chez nous que l’on retrouve 19 des 20 pays les plus touchés par cette maladie dans le monde. Jusqu'à quand ? 

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