Vaccin RTS,S et médicaments antipaludéens, le combo parfait pour en finir avec le paludisme ?

Bonne nouvelle, le vaccin contre le paludisme pourrait être plus efficace s’il est associé aux médicaments antipaludéens.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Le paludisme fait des ravages en Afrique
Le paludisme fait des ravages en Afrique

C'est le tout premier vaccin approuvé contre le paludisme ! Le RTS,S est "le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants", déclarait récemment le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, ce sérum est capable de réduire significativement le nombre des cas de paludisme. Selon l'OMS, le RTS,S réduit de 30% le paludisme mortel chez les enfants. Mais une nouvelle étude révèle que cette piqûre pourrait être encore plus efficace, si elle associée avant la saison des pluies à des médicaments préventifs du paludisme.

Selon cette étude qui a été menée en Afrique de l'Ouest, la combinaison du vaccin RTS,S avec des médicaments antipaludiques permet de réduire de 70% les cas de paludisme sous sa forme grave chez les enfants. Un résultat "spectaculaire", publié dans le New England Journal of Medicine, qui pourrait accélérer la lutte contre le paludisme - appelé aussi malaria - qui tue chaque année plus de 400.000 personnes. 

Un vaccin à efficacité limitée contre le paludisme

Le vaccin RTS,S, n'a qu'une efficacité limitée, estime Brian Greenwood, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et auteur principal de l'étude. Les chercheurs ont donc voulu tester le bénéfice d'un rappel de ce vaccin chaque année après une série de trois doses initiales. Le rappel est administré avant la saison des pluies, lorsque la population de moustiques -- vecteurs du paludisme -- est au plus haut. 

Les essais cliniques ont suivi plus de 6.000 enfants âgés de 5 à 17 mois, au Burkina Faso et au Mali, pendant trois ans. Ils ont été répartis en trois groupes: ceux n'ayant reçu que des médicaments antipaludiques -- sulfadoxine-pyriméthamine et amodiaquine; ceux n'ayant reçu que le vaccin; et ceux ayant reçu les deux en suivant cette nouvelle approche. La combinaison des deux a été la plus efficace: elle a réduit de 63% le nombre de cas, de 71% les hospitalisations, et de 73% le nombre de décès, comparé à la prise de traitements préventifs seuls. L'ordre de grandeur était le même comparé au vaccin seul. 

Des chercheurs à l'origine de cette étude sont en contact avec l'OMS concernant une éventuelle mise à jour des recommandations de l'organisation, selon Brian Greenwood. "Nous espérons que cela sera mis en place dans plusieurs pays, et sauvera de nombreuses vies", a déclaré le chercheur. 

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