Pourquoi les médecins tunisiens ne veulent pas entendre parler de la vaccination contre le Covid-19 ?

En Tunisie, le personnel soignant boycotte la campagne de vaccination contre le coronavirus (Covid-19).

Massinissa Benlakehal
Rédigé le , mis à jour le
Le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca est attendu au Mali (photo d'illustration)
Le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca est attendu au Mali (photo d'illustration)

Les médecins sont toujours en colère. A l'heure où l'Organisation des jeunes médecins manifeste devant les locaux du ministère tunisien de la Santé, l'Union des médecins généralistes (UMG) a décidé de boycotter la future campagne de vaccination contre le coronavirus (Covid-19).

Si les autorités n'ont toujours pas officialisé le calendrier de l'opération de vaccination, dont le lancement est annoncé pour le mois de mars, l'UMG proteste contre l'inaction du gouvernement face à leurs revendications socio-professionnelles. Pour le porte-parole officiel de l’union, Dr Mondher Ghozzi, le boycott de la campagne anti-Covid est "le résultat du non-respect des droits professionnels des médecins généralistes et l’ignorance du ministère de la santé de la demande d’amender le décret 341 pour organiser le régime des études en médecine". 

Le décret de la discorde

L’application de ce décret, estiment les médecins généralistes, est "anticonstitutionnelle et illégale". Il s’agit d’un décret fixant le cadre général du régime des études et les conditions d’obtention du diplôme des études médicales. Dans l’attente de solutions satisfaisantes, l’Union a précisé dans un communiqué qu’elle continuera à boycotter les gardes programmées dans le cadre de la campagne de vaccination. Toujours selon ce communiqué, l'UMG conteste le rejet de sa demande de passer automatiquement du statut de médecin généraliste à celui de médecin de famille. Elle évoque "des interprétations peu convaincantes concernant ce point".

Alors que les doses de vaccins arrivent depuis quelques jours par centaines de milliers sur le continent africain, la Tunisie est toujours le dernier pays maghrébin à ne pas avoir lancé sa campagne de vaccination. Si les Emirats arabes unis lui ont envoyé 1.000 piqûres anti-Covid, le vaccin, rempart très convoité contre la pandémie, s'est retrouvé - malgré lui - au cœur d'une bataille d'influence au sein du gouvernement. Jusqu'à quand ? 

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