Maroc : Sidi Harazem, l'eau de la discorde

Au Maroc, des bouteilles d'eau Sidi Harazem contaminées par des bactéries qui peuvent tuer viennent d'être retirées du marché, sous la pression des associations de consommateur. Ces dernières dénoncent le silence du ministère de la Santé.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
La marque Sidi Harazem reconnaît la "non-conformité" de trois lots de bouteilles
La marque Sidi Harazem reconnaît la "non-conformité" de trois lots de bouteilles

C'est un scandale sanitaire ! Des lots de bouteilles d'eau de la marque Sidi Harazem sont contaminées par "des bactéries dangereuses qui menacent la vie des citoyens notamment les enfants, les personnes âgées et celles ayant un déficit immunitaire", selon la Fédération marocaine du droit du consommateur (FMDC). 

Suite à cette déclaration de la FMDC qui a été largement relayée par la presse locale, la société thermale des Eaux (Sotherma) - qui produit et commercialise notamment Sidi Harazem - a confirmé indirectement les accusations de l'ONG au sujet de son eau en bouteille. Une "non-conformité a été remontée par l'INH (Institut national d'hygiène) sur trois lot de bouteilles identifiées de format 0,5 litres de la marque Sidi Harazem", précise Sotherma dans un communiqué où elle indique avoir "procédé au retrait de l'ensemble des points de vente de la totalité de la production objet de la non-conformité". Mais du côté de la Fédération, on estime que la contamination concerne les bouteilles de 0,5L et 1,5L notamment dans la ville de Tiznit, où deux tests se sont révélés positifs. 

Une bactérie très dangereuse

L'INH et la FMDC ont indiqué la présence dans les eaux de Sidi Harazem d’un taux élevé de Pseudomonas Aeruginosa. Cette bactérie dangereuse pour l’être humain peut causer notamment des infections urinaires, pulmonaires et ophtalmologiques. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), "les personnes âgées ou très jeunes, les patients souffrant de brûlures ou de blessures graves, les individus subissant des traitements immunosuppresseurs ou atteints du VIH/Sida" sont les plus vulnérables à cette bactérie qui "peut provoquer diverses infections de la peau et des muqueuses, des yeux, des oreilles, du nez et de la gorge".

Pourtant, les autorités sanitaires n'ont toujours pas réagi à cette affaire. De quoi inquiéter les consommateurs puisque le ministère de la Santé est le responsable du contrôle des eaux. Pis, la communication hasardeuse de Sotherma laisse entendre que l'entreprise veut se dédouaner des consommateurs qui ont déjà bu cette eau susceptible d'être contaminée, en citant... le ministère de la Santé dans son communiqué. Espérons que ce nouveau scandale qui éclate, après qu'on ait appris que les huiles essentielles dans les souks sont impropres à la consommation, fasse réagir les autorités ! 

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !