Le Congo-Brazzaville renforce le dépistage de la tuberculose

Plus de 20.000 cas de tuberculose sont enregistrés chaque année en République du Congo.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Le Centre Antituberculeux (CAT) de Brazzaville ne désemplit pas
Le Centre Antituberculeux (CAT) de Brazzaville ne désemplit pas  —  OMS

Elle gagne du terrain. La tuberculose progresse au Congo-Brazzaville, qui fait partie des 30 pays les plus touchés par la maladie au monde selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Causée par des bactéries (Mycobacterium tuberculosis) qui affectent le plus souvent les poumons, la tuberculose fait des ravages dans les quatre coins de la République du Congo. C'est même l’une des principales causes de mortalité au pays. Le continent africain présente, quant à lui, le second taux de prévalence de tuberculose le plus élevé dans le monde, après l’Asie du Sud-Est. 

Selon la stratégie d’élimination de la tuberculose de l’OMS, les pays devraient viser une réduction de 80 % du nombre de cas de tuberculose et de 90 % du nombre de décès d’ici 2030, par rapport à 2015. Mais au Congo-Brazzaville, où l'incidence de la maladie s'élevait à 379 cas pour 100.000 habitants en 2020, plusieurs obstacles existent pour venir à bout de cette maladie infectieuse et très contagieuse, le plus souvent associée à des conditions de vie précaires. Parmi ces obstacles figure l’accès au service de diagnostic, préalable au traitement adéquat et à temps de la maladie.

Des machines pour booster le dépistage

En République du Congo, 11.000 cas de tuberculose sur 21.000 attendus sont dépistés en moyenne chaque année. Pour booster la lutte contre la deuxième maladie infectieuse la plus mortelle dans le monde, le Fonds Mondial et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont appuyé l’installation de deux machines GeneXpert de diagnostic rapide à Brazzaville et Pointe Noire. Ce qui a multiplié par huit la rapidité de détection de la maladie et permettant un traitement précoce qui sauve des vies. 

Pour diagnostiquer la maladie, un des moyens utilisés est l’examen bactériologique des crachats des personnes atteintes. Ces sécrétions sont analysées par un test de diagnostic rapide pour la détection de la tuberculose, passant par une machine appelée le GeneXpert. Et depuis décembre dernier, le pays dispose donc de deux de ces machines, l’une installée au CAT de Brazzaville et l’autre à Pointe-Noire. 

97% des malades ont accès au diagnostic

"Par le passé, les centres étaient débordés par les échantillons à analyser, qui s’accumulaient de jour en jour. Au centre antituberculeux de Brazzaville, il y avait en moyenne 40 à 50 nouveaux cas quotidiens, alors que les machines utilisées ne permettaient que le diagnostic de 24 patients au maximum par jour. Nous étions donc obligés de traiter seulement les cas les plus critiques", explique le directeur du Programme national de lutte contre la tuberculose, Dr Franck Okemba Okombi.

Aujourd'hui, les machines GeneXpert permettent d’analyser 72 échantillons par jour à Brazzaville, et au moins une soixantaine à Pointe-Noire. Le pays est passé de 30 % de personnes ayant accès au diagnostic à 97 %. Mais pour dépister les cas manquants, il faudra sans doute renforcer et augmenter les centres de traitement de cette maladie évitable et guérissable. 

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