L'Afrique du Nord veut vaincre les cancers du sein et du col de l’utérus

Que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Tunisie, on ne parle pas assez de ces maladies. Pourtant, le nombre de cas de cancer du sein et du col de l'utérus ne cesse d'augmenter.

Kaoutar Adghirni
Rédigé le
Une femme atteinte d'un cancer du sein
Une femme atteinte d'un cancer du sein

Ce sont des "tueurs en série". Dans la majorité des pays africains, les cancers du col de l’utérus et du sein progressent de manière préoccupante. Et faute d'un dépistage précoce, peu de femmes survivent à ces maladies. 

Pour réduire la mortalité et la morbidité due à ces cancers, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont adhéré à la résolution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intitulée "Prévention et lutte anticancéreuses". Celle-ci appelle les Etats membres à intensifier leur action contre les cancers, en instaurant des programmes complets de lutte contre ces maladies ou en renforçant ceux qui existent déjà. 

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Le Maroc face au défi du dépistage précoce

Au Maroc, le cancer du sein fait des ravages. Il représente plus de 38% des cancers recensés au Royaume, selon les données officielles. Pour améliorer la prise en charge de ces pathologies, les autorités marocaines ont lancé une campagne nationale de sensibilisation et de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus. Tout au long du mois d'octobre, cette opération cible essentiellement les femmes âgées de 40 à 69 pour le cancer du sein, et les femmes âgées de 30 à 49 ans pour le cancer du col d’utérus.       

Alors que grande majorité des cancers du col de l’utérus (plus de 95%) sont dus au papillomavirus humain (HPV), le Maroc a décidé d'intégrer le vaccin contre le HPV dans le calendrier national des vaccinations. 

La Tunisie lutte contre le cancer du col utérin

Les cancers du sein et du col de l’utérus sont diagnostiqués à des stades avancés dans plus de 70% des cas en Tunisie. Mais un "déclin de la charge de morbidité attribuable au cancer du col utérin" a été rapporté par une récente étude.

Ce changement positif est dû aux compagnes de dépistage par frottis cervico-utérin, qui sont organisées chaque année par le ministère de la santé, ainsi que la vaccination anti-HPV qui a été adoptée en 2020 chez les filles âgées de 12 à 14 ans. Et la lutte continue. Cette année, des journées de sensibilisation liées au dépistage précoce du cancer du sein sont prévues dans les quatre coins du pays. 

Des efforts louables en Algérie

En Algérie, le cancer du sein occupe la 1ère place des types de cancers prévalant avec plus de 14.000 nouveaux cas enregistrés chaque année et 3.500 décès par an. Il affecte les femmes à un âge précoce dans la limite des 40 ans, contrairement aux pays occidentaux où il apparait après l’âge de 55 ans et plus. Et la prise en charge de cette maladie n'est pas facile, dans un pays où il est encore fréquent qu'une femme atteinte d'un cancer du sein soit discriminée, rejetée par les siens. 

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La prise en charge de tous les types de cancers est confrontée à deux problèmes majeurs : la longue attente des rendez-vous en radiothérapie et les pénuries de certains médicaments indispensables au traitement du cancer.    

Pour faire face à cette situation, des actions de sensibilisation pour le dépistage précoce du cancer du sein et du col utérin sont organisées dans plusieurs communes du pays. Comme c’est le cas de Timezrit et d’El Fay où une équipe médicale a été dépêchée pour effectuer des dépistages au profit des femmes de la région.   

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