Faible couverture vaccinale, quatrième vague de Covid-19... l'Afrique est dans le dur

Alors que le continent fait face à la quatrième vague de Covid-19, l'OMS estime que l'Afrique ne pourra vacciner 70% de sa population qu'en 2024.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
A la date du 13 décembre, seuls vingt pays africains ont pu vacciner 10% de leur population
A la date du 13 décembre, seuls vingt pays africains ont pu vacciner 10% de leur population  —  OMS

Elle est bien là ! La quatrième vague du Covid-19 gagne le continent africain, où le nombre de contaminations ne cesse d'augmenter ces derniers jours. "Le nombre de nouveaux cas double tous les cinq jours, rythme le plus rapide enregistré depuis le début de l'année", a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. Dans son dernier rapport, l'agence onusienne précise qu'une envolée de 83% de nouveaux cas de Covid-19 avait été enregistrée au cours de la semaine écoulée sur le continent, portée notamment par le nouveau variant Omicron, qui est déjà présent dans onze pays africains. 

Mais le plus inquiétant, aux yeux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), c'est la faible couverture vaccinale contre le Covid-19 en Afrique. Au 13 décembre, seulement 20 pays africains avaient vacciné au moins 10% de leur population, seulement 6 avaient atteint les 40% de vaccinés et seulement deux (Maurice et les Seychelles) en étaient à 70%. Au rythme actuel, l'OMS estime même qu'il faudra attendre mai 2022 pour avoir en Afrique une couverture vaccinale de 40% et août 2024 pour atteindre 70%. Rien que ça. Pourtant, cette barre des 70% est considérée comme essentielle pour contrôler la pandémie. 

"Mais nous pouvons encore sauver beaucoup de vies si nous accélérons le rythme de la vaccination début 2022", estime la Dre Matshidiso Moeti.

A ce stade, la pandémie de Covid a fauché la vie d'au moins 213.000 personnes sur le continent. A l'heure de la quatrième vague, on observe "moins de morts" que lors de précédentes poussées épidémiques. "Le nombre de décès a même diminué de 19% par rapport à la semaine précédente", précise l'OMS. 

"Nous pensons, avec un optimisme prudent, que le nombre de morts et de cas graves va rester bas durant cette vague, mais la lenteur de la vaccination en Afrique signifie qu'il sera beaucoup plus élevé qu'il ne devrait", ajoute la Dre Moeti. Au total, plus de 2.700 cas d'Omicron ont été signalés dans 59 pays à travers le monde, dont 11 pays africains comptant pour 33% du nombre global de cas, selon l'OMS.

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