En RD Congo, une mystérieuse maladie a tué plus de 280 enfants

Alors que les chercheurs et médecins congolais n'ont pas encore identifié cette maladie, des centaines d'enfants ont déjà perdu la vie.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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 Les enfants de 0 à 5 ans sont touchés par cette maladie encore inconnue
Les enfants de 0 à 5 ans sont touchés par cette maladie encore inconnue  —  Alphorom / Shutterstock

Elle n'a pas encore été officiellement identifiée. Depuis trois mois, une mystérieuse maladie sévit à Gungu, dans la province du Kwilu en République démocratique du Congo (RDC), où elle touche les enfants de moins de 5 ans. Le 9 octobre dernier, les autorités annonçaient le décès de 90 bébés des suites de ce mal. Aujourd'hui, le bilan officiel s'établit à 4.881 cas, dont au moins 286 décès. 

Cette maladie d'origine inconnue se manifeste par une fièvre, des douleurs abdominales, des vomissements et de l'anémie. Elle apparaît sur le sol congolais, alors que les infirmiers du pays sont en grève depuis juillet dernier pour réclamer une prime de prise de risque. 

Une maladie peut en cacher une autre

D'après les premiers tests de diagnostic rapide (TDR) réalisés dans la province du Kwilu, à plus de 200 km de Kinshasa, cette pathologie serait le paludisme. Un diagnostic confirmé par un communiqué du bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) qui parle de "forme aggravée du paludisme". 

Mais pour les autorités sanitaires congolaises, le plus inquiétant c'est la fréquence des contaminations. S'il s'agit réellement du paludisme,"l'incidence est 100 fois plus élevée, par rapport aux années précédentes sur la même période", juge le Dr Jean-Pierre Basake, chef de la division de santé du Kwilu. Même si ce dernier est persuadé que les enfants décédés étaient positifs au paludisme (qu'on appelle aussi malaria), il se demande "s'il n'y a pas une autre pathologie qui amplifie la situation". 

Pour identifier cette maladie qui s'érige en épidémie à l'est de la RD Congo, des échantillons ont été prélevés et envoyés à Kinshasa à l'Institut national de recherche biomédicale (INRB), a précisé le Dr Basake, alors qu'une équipe du ministère de la santé a été dépêchée sur place. 

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