En RD Congo, mieux informer pour lutter contre la variole du singe

Alors que la variole du singe continue de tuer en RD Congo, les autorités multiplient leurs efforts pour améliorer le diagnostic de cette maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs Africa
Rédigé le , mis à jour le
Enfant présentant des signes de la variole du singe dans la zone de santé de Kibombo
Enfant présentant des signes de la variole du singe dans la zone de santé de Kibombo  —  Patrick Kahondwa

Elle fait des ravages. A l'ombre du Covid-19, l’épidémie de variole du singe (monkeypox) touche plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis le début de l’année, plus de 1200 cas et 58 décès ont été répertoriés dans près de dix provinces du pays. Parmi les provinces touchées, il y a celle du Maniema où près de 186 cas et dix décès ont été enregistrés dans les zones de santé de Tunda, Kibombo et Kindu.

Il faut dire que la riposte a tardé à se mettre en place. "Certaines zones de santé n’avaient pas de kits pour la prise en charge des malades. Actuellement, grâce à l’accompagnement de l’Organisation mondiale de la santé, la zone de santé de Tunda dispose déjà de kits, mais cela n’est pas le cas pour la zone de santé de Kibombo où il y a les cas actifs en ce moment", explique le Dr Okitengema Onoyo Stany, membre du bureau de communication de la division provinciale de la santé au Maniema. 

Malgré tout, le Dr Stany et son équipe sont parfois obligés de parcourir de grandes distances pour aller à la rencontre des malades. "Nous même avec les partenaires de l’OMS, vu l’état de nos routes, nous avons des véhicules qui n’arrivent pas à atteindre certaines zones de santé. Il faut parfois y aller à pied". 

Intensifier la surveillance

Malgré ces difficultés, le gouvernement a renforcé la surveillance active des cas, pour faire face à l’augmentation. Certaines zones de santé qui auparavant ne rapportaient pas de cas ont été touchées, explique le Professeur Docteur Mbala Placide, chef du département d’épidémiologie à l’Institut national de recherche biomédicale.

"Notre ministère de la santé a pris des mesures de manière à intensifier la surveillance de cette maladie pour permettre que le diagnostic se fasse rapidement, cela pour renforcer les capacités de diagnostic et aussi mettre en place des essais cliniques pour évaluer l’efficacité des traitements spécifiques et des vaccins qui sont utilisés ailleurs", renchérit le Dr Placide. 

Pas de vaccins, pas de traitement

Depuis mai dernier, les autorités congolaises ont enregistré le décès de 5 personnes atteintes de la variole du singe. Mais à ce jour, le pays ne dispose toujours pas des traitements spécifiques ni des vaccins pour soigner cette maladie. 

"La prise en charge est essentiellement symptomatique, mais on associe également des antibiotiques qui ont quand même fait leurs preuves pour prévenir les surinfections bactériennes. Habituellement dans notre milieu, on préconise qu’un membre de la famille déjà vacciné contre la variole soit désigné pour pouvoir prendre en charge le proche qui est contaminé. On sait que la vaccination contre la variole protège à plus de 85% contre le monkeypox, et donc ces personnes ont très peu de chance de pouvoir contracter la maladie", explique le Dr Placide. 

Rappelons que la variole du singe peut s'attraper par contact physique rapproché avec une personne, un animal ou du matériel infectés. Elle guérit généralement d'elle-même après deux à quatre semaines. Les premiers symptômes sont la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et dorsales pendant cinq jours. Des éruptions cutanées apparaissent ensuite sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds, suivies de lésions douloureuses, de boutons et enfin de croûtes.

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