En Afrique, plus de la moitié des diabétiques ne savent pas qu’ils le sont

54 % des diabétiques ne savent pas qu'ils sont malades et risquent de développer des complications graves, d’après un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Un agent de santé effectue un test de dépistage du diabète
Un agent de santé effectue un test de dépistage du diabète  —  OMS Afrique

La situation est critique. Alors que l'Afrique affiche le taux de mortalité du diabète le plus élevé au monde, le continent pâtit de son manque de structures et d’équipements de dépistage. Sans oublier l’accès compliqué aux établissements de santé et le manque de sensibilisation à la maladie. 

"L’un des principaux défis à la prise en charge du diabète est le manque de diagnostic. Sans dépistage, le diabète devient un tueur silencieux", prévient la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Et les malades qui s’ignorent sont nombreux. Ils représenteraient 54% du nombre de diabétiques sur le continent, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Un chiffre qui s'expliquerait par les difficultés d'accès au dépistage, mais aussi par le développement du diabète de type 2, qui peut passer inaperçu pendant des années. On compte en effet 5 à 10 ans entre l'apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic du diabète. 

De graves conséquences

Le diagnostic tardif du diabète engendre des complications dramatiques. La maladie est la première cause de cécité avant 65 ans. L'excès de sucre dans le sang peut aussi provoquer une altération des vaisseaux de l'œil, entrainant progressivement une baisse de la vision, pouvant aller jusqu'à la cécité totale. Mal soigné, le diabète peut être à l'origine d'une perte de sensibilité au niveau des piedsqu'on appelle aussi la neuropathie diabétique.

Lire aussi Tout ce qu'il faut savoir sur le pied du diabétique

Le diabète est aussi la première cause d'amputation hors accident et la deuxième cause de maladies cardiovasculaires. En augmentant le risque d'hypertension, de plaques d'athérome, il augmente les risques d'infarctus, ou d'accident vasculaire cérébral.

24 millions d'adultes diabétiques

Dans la région africaine, les décès prématurés dus au diabète (définis comme des décès survenant avant l’âge de 70 ans) s’élèvent à 58%. Selon l’OMS, cela est supérieur à la moyenne mondiale de 48%.Dans le même temps, le taux de mortalité normalisé selon l’âge pour le diabète est de 48 pour 100.000 habitants. C’est plus du double du taux mondial de 23 pour 100.000. 

Lire aussi : Le diabète, une "épidémie" en Afrique

Au total, 24 millions d’adultes vivent avec le diabète en Afrique. Selon l'agence onusienne, ce chiffre devrait augmenter de 129 % pour atteindre 55 millions d’ici 2045. "Bien que les pays soient confrontés à plusieurs obstacles pour lutter contre le diabète, la prévalence croissante de la maladie est un signal d’alarme pour renforcer les soins de santé, améliorer le diagnostic, l’accès aux médicaments antidiabétiques qui sauvent des vies et faire du diabète une priorité en tant que défi sanitaire majeur", estime la Dre Moeti. 

Pour ne manquer aucune info santé, abonnez-vous à notre newsletter !