Dr Gertrude Françoise Moukouri : “On ne peut pas accoucher sans partogramme"

La gynécologue obstétricienne en service à l’hôpital Laquinitinie, à Douala, présente les atouts de cet instrument qui contribue à sauver de nombreuses vies.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Dr Gertrude Françoise Moukouri : “On ne peut pas accoucher sans partogramme"

Il améliore la prise en charge maternelle et fœtale. Il permet d'identifier les éventuelles difficultés de l'accouchement et facilite la prise de décision et la communication entre les professionnels. Lui, c'est le partogramme, un outil médical définit par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant "l'enregistrement graphique des progrès du travail et des principales données sur l'état de la mère et du fœtus". 

Il s'agit d'un document médico-légal de référence qui permet de :
- synthétiser les éléments de surveillance maternelle et fœtale
- schématiser la progression du travail
- aider à la prise de décision
- faciliter le travail en équipe

Pour en savoir plus sur le rôle d'un partogramme, on a échangé avec la gynécologue obstétricienne camerounaise Gertrude Françoise Moukouri.

Allodocteurs.Africa: Qu’est-ce que le partogramme ? 

Dr Gertrude Françoise Moukouri : C‘est un enregistrement graphique des données sur le progrès du travail, les principales données sur l’état de la mère et du fœtus. En d’autres termes, c’est un outil graphique qui permet la surveillance du travail d’accouchement, l’état de la mère et de l’enfant. Cet outil est très important parce qu’il nous permet de prendre  des décisions pendant le travail, de détecter des anomalies de façon précoce et de poser le bon geste dans le but de réduire la mortalité maternelle et fœtale. 

 A.D.A : De façon pratique comment l’utilise-t-on ?

Dr G.F.M : Il y'a différentes conditions pour ouvrir le partogramme. Il faut que le fœtus soit en présentation céphalique et qu’il n’ait pas d’anomalie du rythme cardiaque fœtal pour l’ouverture du partogramme. Ce dernier est d’un très grand apport. Par exemple, si le fœtus ne peut pas passer par voir basse, il est en mesure de le détecter, avant le stade des complications. Idem pour les anomalies des contractions et une pré-éclampsie. En d’autres termes, on ne peut pas faire d’accouchement sans partogramme.

  A.D.A.: L’utilisation  du partogramme est-elle suffisamment vulgarisée ici au Cameroun ? 

Dr G.F.M : Le partogramme a commencé à être utilisé au Cameroun en 1988. Il est en train d’être implémenté dans toutes nos structures sanitaires. Il n’y a pas beaucoup d’études sur son utilisation au Cameroun. L’une des rares études concernant son utilisation au Cameroun est consacrée à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Elle révèle que 58% des accouchements étaient réalisés à l’aide du partogramme. Il y a cependant encore du chemin à faire. L’idée, c’est qu’il soit utilisé de façon optimale dans toutes les maternités du pays.            

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