Deux ans après son premier cas de Covid, l'Afrique veut maîtriser la pandémie

Près de deux ans après la notification du premier cas de COVID-19 en Afrique, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que le continent peut maîtriser la pandémie dès 2022.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Seulement 11% de la population africaine adulte est vaccinée contre le Covid
Seulement 11% de la population africaine adulte est vaccinée contre le Covid  —  Who

L'Afrique a tenu bon. Après avoir échappé au scénario catastrophe pressenti au début de la pandémie de Covid, le continent peut presque bomber le torse. Près de deux ans après qu'il ait identifié son premier cas de Covid-19 (le 14 février 2020), il est devenu "plus intelligent, plus rapide et plus efficace à riposter à chaque nouvelle recrudescence des cas", estime la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.

Au cours des deux dernières années, l'Afrique a connu quatre vagues de Covid. Elles se sont toutes traduites par des pics plus élevés ou un nombre de nouveaux cas plus inquiétants. Ces vagues ont été principalement provoquées par de nouveaux variants du SARS-CoV-2. Mais le plus important aux yeux de l'OMS, c'est que "chaque nouvelle vague a déclenché une riposte plus efficace que la précédente" sur le continent africain. "Nous avons résisté avec résilience et abnégation à la tempête", se réjouit la Dre Moeti. 

"Le bout du tunnel"

Si la pandémie semble s'essouffler dans une grande partie du continent, c'est sans doute grâce aux nombreux efforts fournis. La capacité des différents pays africains à prendre en charge les cas de Covid s’est rapidement améliorée, et le nombre de lits en unités de soins intensifs a augmenté dans les quatre coins de l'Afrique pour passer de huit lits pour un million de personnes en 2020 à 20 lits pour un million de personnes aujourd’hui. Si bien que la Dre Moeti aperçoit "le bout du tunnel". 

Et comme l'oxygène médical se révèle indispensable face à ce mal qui a fauché la vie d'au moins 242.000 Africains à la date du 11 février, l'OMS a aussi apporté sa contribution à l’augmentation du nombre d’usines de production d’oxygène en Afrique, le faisant passer de 68 à 115 (soit une hausse de 60 %), en soutenant la réparation, l’entretien et l’achat de nouvelles usines de production d’oxygène. Malgré ces améliorations, la disponibilité de l’oxygène reste une préoccupation et une grande majorité des patients qui en ont besoin dans le cadre de leur traitement clinique ne peuvent pas y accéder.

Des vaccins à disposition

Même si l’Afrique est toujours à la traîne en matière de vaccination, avec seulement 11 % de sa population adulte entièrement vaccinée, le continent peut se targuer d'avoir aujourd'hui un approvisionnement régulier en doses de vaccins anti-Covid. 

Alors que de nombreux pays du continent ont imposé des pass sanitaires ou vaccinaux pour accélérer la vaccination, le mécanisme Covax des Nations Unies expédie désormais les sérums contre le coronavirus seulement aux pays qui en demandent. Ce qui devrait éviter à certains pays de devoir détruire et gâcher des doses salvatrices. Plus que jamais. 

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