Cameroun : la rougeole fait un retour en force

Le Programme Élargi de Vaccination (PEV) déplore une faible adhésion à la campagne de vaccination contre la rougeole depuis le mois de janvier. Un défaut de vaccination qui entraîne aujourd'hui une recrudescence des cas.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Le Cameroun s'apprête à lancer une nouvelle campagne de vaccination contre la rougeole (photo d'illustration)
Le Cameroun s'apprête à lancer une nouvelle campagne de vaccination contre la rougeole (photo d'illustration)

La rougeole est de retour au Cameroun. Maladie très contagieuse causée par un virus, la rougeole se transmet par contact direct et par l'air pour infecter les muqueuses et se propager à tout l'organisme. Et malgré les efforts du Programme Élargi de Vaccination (PEV), elle gagne du terrain au Cameroun. Le dernier rapport du PEV, publié la semaine dernière, présente une situation préoccupante. Il fait état d'au moins 214 cas confirmés et de plus de 1.300 cas suspects, recensés en l'espace de quelques semaines dans 7 des 10 régions que compte le pays. 4 décès ont été confirmés et 28 sont déclarés "suspects" et doivent faire l'objet de plus amples examens.

La région de l’Est est la plus touchée par les contaminations. On y enregistre 96 cas répartis dans 3 localités. La région du Centre vient en deuxième position, avec 43 cas dont 41 pour la seule localité de Ntui. Le Programme de Élargi de Vaccination a découvert qu’à Ntui et ses environs, aucun enfant n’a été vacciné contre la rougeole et la rubéole, même lors des campagnes organisées à cet effet. Un manquement qui se paye cher aujourd'hui.

Les enfants, premières victimes de la rougeole

78% des contaminés ont entre 9 mois et 9 ans. Parmi les malades de cette catégorie, 75% n'avaient pas reçu le vaccin anti-rougeole. Depuis le début de l’année, les populations boudent la vaccination, malgré le souvenir encore frais des dégâts que peut causer la rougeole puisqu'une épidémie avait touché le Cameroun, il y a exactement un an.

Plus de 3.000 personnes avaient été contaminées à travers 8 régions du pays. Le PEV notait une "augmentation constante" des cas et du nombre de districts de santé frappés par la maladie. La survenue de la pandémie de Covid-19 avaient ensuite perturbé la surveillance épidémiologique et la vaccination. Alors que le nombre de cas continu d'augmenter, la riposte est déjà en cours dans les districts concernés. Les autorités de santé espèrent qu'une réponse rapide permettra de réparer les dégâts et surtout de stopper l'épidémie avant qu'elle ne se propage à tout le pays.   

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