Cameroun : de plus en plus de jeunes attirés par la drogue

Le dernier rapport du Comité National de Lutte contre la Drogue relève que le nombre de jeunes toxicomanes s’accroît. Une situation qui pourrait encore empirer.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
15% des jeunes Camerounais seraient consommateurs de drogue (Image d'illustration)
15% des jeunes Camerounais seraient consommateurs de drogue (Image d'illustration)

La situation est alarmante. Les chiffres de la consommation de drogue chez les jeunes grimpent au Cameroun. Les dernières statistiques du Comité national de lutte contre la drogue, dévoilées le 8 juillet dernier, indiquent que 15% des jeunes Camerounais sont consommateurs. Une enquête réalisée en 2019 par le ministère de la Santé révélait déjà que plus de 12.000 jeunes de la tranche d’âge 13 -15 ans avouaient avoir consommé au moins une fois du cannabis

Le ministre de la Santé Malachie Manaouda, qui rendait publics les résultats de l’enquête, a fait savoir que la prévalence était forte dans les établissements scolaires. Il a insisté sur l'usage du Tramadol, très sollicité dans le pays après le cannabis, par toutes les tranches d'âge. Selon le journal Cameroon Tribune, 25% des Camerounais ont déjà fait l’expérience d’une drogue dure. Parmi eux, 10% qui sont des usagers réguliers. La consommation est surtout répandue chez les 20-25 ans, qui représentent 60% des usagers.

Plus de moyens et d'engagement

En général, la prise des stupéfiants est motivée par une situation de dépression, causée par les soucis du quotidien. Le chômage, la pauvreté, la guerre poussent les jeunes à trouver un réconfort éphémère dans la consommation de drogue. Mais la toxicomanie, loin d'être une solution, génère d'autres problèmes, notamment médicaux. Elle pousse aussi les usagers dans une pauvreté encore plus grande et peut les rendre violents. 

Pour lutter contre ce fléau, le comité national de lutte contre la drogue mise sur la sensibilisation. Les dernières actions qu’il a menées dans ce sens se sont déroulées du 21 juin au 8 juillet dernier, par le biais de conférences éducatives organisées dans les centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie. Mais les efforts déployés jusqu'à présent semblent ne pas suffire, ce qui fait craindre une augmentation du nombre de jeunes toxicomanes au Cameroun.  Pour éradiquer efficacement ce mal, il faut investir non seulement dans la prévention, mais aussi dans la prise en charge des personnes souffrant d'addiction. 

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