Au Sénégal, les sages-femmes se mobilisent contre l'insécurité

Les sages-femmes sénégalaises manifestent pour leur sécurité et menacent de déserter les maternités.

Barou Dembélé
Rédigé le
Des sages-femmes en formations
Des sages-femmes en formations

"Halte aux violences faites aux sages-femmes !", "on n’est pas des ennemis, pourquoi nous agresser ?". A Dakar, de nombreuses sages-femmes ont manifesté, le 7 mars dernier, contre l'insécurité. Ces soignantes dénoncent une montée inquiétante des violences dans l’exercice de leur fonction.

Bigué Ba Mbodj, présidente de l’Association nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal (ANSFES), estime que ses membres travaillent souvent dans des zones reculées, et rappelle les dernières violences physiques : "Après l'agression de Aida à Kolda (sud) en 2020, Rokhaya à Sédhiou (sud) en 2021, Gnima Sagna en 2021 qui a failli y laisser sa vie au poste de santé de Fadial, nous venons de subir 2 nouvelles agressions en 2022, à Diana Malari, puis, le dernier en date dans le village de Bambali toujours dans la région de Sédhiou". 

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Indispensables

Pourtant, les sages-femmes sont indispensables. Elles ne s’occupent pas seulement des accouchements. Elles dispensent aussi des soins prénatals et postnatals et assurent un ensemble de services de santé sexuelle et reproductive, parmi lesquels la planification familiale, le dépistage et le traitement des infections sexuellement transmissibles, et des services de santé sexuelle et reproductive destinés aux adolescents. Le tout en veillant à ce que les soins soient respectueux des femmes et conformes à leurs droits. 

"Nous sensibilisons les autorités administratives et sanitaires pour qu’elles comprennent que nous ne voulons que travailler en toute sécurité. Nous sommes engagées, mais on ne va pas sauver des vies au point d’y laisser les nôtres", prévient Mbodj, avant d’appeler les autorités à affecter rapidement des ‘’agents de sécurité qualifiés et valides au niveau de toutes les maternités du pays’’

Alors que l'ANSFES appelle les autorités à accompagner les victimes de violences physiques et à mettre en place une structure de prise en charge, les sages-femmes menacent de déserter les maternités si leurs demandes ne sont pas satisfaites. Affaire à suivre.

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