Au Maroc, quelles pathologies donnent droit à un congé maladie ?

Une liste vient d’être publiée au Bulletin officiel. Elle énumère avec précision les pathologies donnant droit à un congé maladie de moyenne durée, pour les salariés de la fonction publique.

Sabrina El Faïz
Rédigé le
Un médecin faisant une prescription
Un médecin faisant une prescription  —  Shutterstock

Le 22 août dernier, le décret n°2.22.470 a été publié au Bulletin officiel. Ce décret encadre de manière juridique les droits des employés de la fonction publique et leur protection sociale. Ainsi, il détaille les pathologies qui pourraient donner lieu à un congé de maladie de moyenne durée.

La liste comprend les maladies neurologiques : la dystrophie musculaire progressive, les accidents vasculaires cérébraux, l’encéphalopathie subaiguë ou chronique et l’amyotrophie spinale progressive. Les pathologies de l'appareil visuel, les rhumatismes inflammatoires chroniques ou dégénératifs, les troubles endocriniens invalidants, les collagénopathies, les troubles sanguins graves non-cancéreux, l’insuffisance respiratoire chronique sévère, l’insuffisance rénale, ainsi que la tuberculose.       

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Les maladies cardiovasculaires, gastro-intestinales...

Parmi les maladies cardiovasculaires, le décret revient sur l’hypertension artérielle sévère, les crises cardiaques, l’infarctus du myocarde, les complications des maladies artérielles chroniques, les troubles du rythme et de la conduction cardiaque obstructive ou encore l’insuffisance cardiaque grave.      

S’y trouvent aussi des maladies invalidantes telles que l’hémiplégie, la myasthénie, l’épilepsie, la myélopathie, les dommages causés aux nerfs du système nerveux périphérique, les syndromes cérébelleux chroniques, la poliomyélite et les syndromes extrapyramidaux.       

Les maladies gastro-intestinales sont également concernées avec la cirrhose non compensée ou double, la maladie de Crohn, la pancréatite chronique, l’hépatite chronique, la proctite ainsi que le côlon hémorragique.      

La santé mentale encore taboue

Dans la liste du décret ne figurent pas les maladies psychiatriques qui nécessiteraient un repos de moyenne durée. Encore taboues, les Marocains hésitent souvent à remplir une fiche de protection sociale pour se faire rembourser des séances de psychiatrie.       

Il faut dire que les moyens ne sont pas encore au rendez-vous. En effet, le Maroc ne dispose que de 34 unités dédiées à la santé mentale et seuls 25 hôpitaux publics ont un service psychiatrique. Les soins de ce type sont encore rassemblés dans les grandes villes du pays, laissant l’espace rural livré à lui-même.       

Moins de 400 médecins relèvent de cette pratique, répartis dans le secteur public et privé. 60 % de ces ressources sont regroupées au niveau de la ville de Casablanca. Pourtant, le besoin est existant sur l’ensemble du territoire. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, 26,5 % des Marocains souffrent de troubles dépressifs, 9 % de troubles anxieux, 5,6 % de troubles psychotiques, 1 % de schizophrénie. L’alcool est aussi cité à hauteur de 2 % d’abus et 1,4 % de dépendance alcoolique.      

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