Au Cameroun, les insuffisants rénaux crient leur détresse

À l'hôpital général de Yaoundé, les malades traités par dialyse lancent un appel au Premier Ministre. Ils dénoncent les difficultés qu'ils rencontrent pour obtenir les soins essentiels à leur survie.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Au Cameroun, les insuffisants rénaux regrettent le manque de kits de dialyse
Au Cameroun, les insuffisants rénaux regrettent le manque de kits de dialyse

Ils n'en peuvent plus. Les insuffisants rénaux suivis à l’hôpital général de Yaoundé ont barré la voie donnant accès à l'hôpital et mené une manifestation, le 21 octobre dernier, pour dénoncer la précarité de leur situation. Ils alertent sur les difficultés qu'ils rencontrent pour se faire dialyser : manque de personnel,  coupures d'eau ou d'électricité etc. L'hôpital de Yaoundé est pourtant le principal centre de dialyse du Cameroun. 

Le directeur général de l’hôpital général de Yaoundé, le professeur Vincent de Paul Djientcheu, à répondu à cette importante manifestation par un simple communiqué. Il décline toute responsabilité de son institution pour l’arrêt des séances de dialyse dénoncé par les malades. 

C'est "à cause d'une panne ne relevant pas des installations de l’hôpital général de Yaoundé que les séances de dialyses n’ont pas été optimales le week-end dernier", selon lui. Il assure que les séances de dialyse ont repris dès le 20 octobre et déplore la manifestation menée par les malades. 

Plaidoyer pour une meilleure gestion de l’hémodialyse

L’interruption des traitements de la semaine dernière survient un peu plus d’un mois après la mise en service de 10 générateurs flambant neufs à l’hôpital général de Yaoundé. L'acquisition de ces appareils de dialyse avaient fait espérer une meilleure pris en charge des insuffisants rénaux. Un espoir vain, si l’on s’en tient au contenu de la lettre envoyée au Premier Ministre Joseph Dion Ngute par le Collectif des malades hémodialysés de l’hôpital général de Yaoundé.

Le collectif y présente "une situation alarmante". Selon ses membres, la rupture des séances d’hémodialyse dure "depuis plus d’un mois déjà". Ils évoquent le manque d’eau de qualité et les coupures intempestives d’eau par la société Camwater qui "ne favorisent pas la bonne qualité et la continuité de la dialyse". En effet, la dialyse nécessite l'utilisation d'eau pure pour fabriquer le dialysat, le liquide qui recueille les déchets évacués du sang. 

Les malades réclament le montage "en urgence" de 2 à 3 salles d’eau, la réalisation d’un forage pour le centre d’hémodialyse, l’augmentation du nombre de générateurs et à long terme, la création d’un "comité autonome de gestion d’hémodialyse au Cameroun".  Ils espèrent que la création d'une telle instance permettrait de contrôler les soins et la prise en charge globale des insuffisants rénaux. À l'heure actuelle, ils sont soumis aux aléas d'un système de soins approximatifs qui expose les malades à de graves complications médicales. L'insuffisance rénale est une pathologie qui a des répercussions sur tout le corps et peut entraîner la défaillance de plusieurs organes, voire entraîner la mort.

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