Algérie : service civil, du changement dans l'air

Bonne nouvelle pour les médecins résidents en Algérie. Le ministre de la santé admet que le service civil est à revoir de fond en comble.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le ministre de la santé visite le CHU de Blida, le 27 juin 2019
Le ministre de la santé visite le CHU de Blida, le 27 juin 2019

Serait-ce le bout du tunnel pour les médecins algériens? Le ministre de la Santé, Mohamed Miraoui, a enfin reconnu que “le service civil comporte des insuffisances qu’il faut corriger”. Obligatoire pour tous les médecins spécialistes en formation, le service civil est une période de un à quatre ans qu’ils doivent à l’Etat après l'obtention de leurs diplômes. Les jeunes médecins résidents sont ainsi envoyés dans des zones reculées où le nombre de praticiens est insuffisant.  

Mais ces médecins en service civil se sont rapidement confrontés à la dure réalité du terrain : absence de logements de fonction, éloignement familial pour ceux qui étaient en couple, salaires extrêmement bas, conditions de travail difficiles et des hôpitaux en manque de moyens. Autant d'éléments qui ont motivé ces praticiens en formation à mener une grève qui a duré  huit mois entre novembre 2017 et juin 2018 pour l'abrogation du service civil et l'exemption du service militaire. Même les gardes n'étaient plus assurées à l'époque, ce qui a obligé tous les hôpitaux à se réorganiser. Un an plus tard, la situation a légèrement évolué. 

L'Etat n'a pas vraiment cédé

Alors que le Hirak, mouvement historique lancé le 22 février dernier en Algérie, ne faiblit toujours pas, le pouvoir algérien semble devenir inflexible. Certes, le ministre de la santé admet que le service civil est à revoir mais, son abrogation n'est pas à l'ordre du jour. "On est en train de travailler avec d’autres secteurs, et même les partenaires sociaux seront associés, pour nous permettre d’avoir des solutions radicales pour permettre aux médecins spécialistes de travailler dans ces régions dans des conditions de travail financières qui va leur permettre d’exercer dans de meilleures conditions", a précisé le ministre de la santé. 

En réaction à ces propos, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, a affirmé que ce "gouvernement illégitime" ne peut en aucun cas proposer des mesures qui relèvent de la politique de l’Etat en matière de santé publique, rapporte le quotidien El Watan. Le bout du tunnel est sans doute encore loin pour les médecins résidents... 

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