Au secours, les médecins tunisiens s'en vont !

En Tunisie, la moitié des jeunes médecins diplômés souhaite vivre et pratiquer ailleurs qu'au pays. L'état des hôpitaux publics serait l'une des principales causes de départ.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Un médecin faisant une prescription
Un médecin faisant une prescription  —  Shutterstock

La tendance est très alarmante pour un pays qui se préoccupe plus que jamais de sa santé. D'après l'Organisation tunisienne des jeunes médecins, la moitié des jeunes diplômés envisage de s’exiler. Pourquoi?  En raison des mauvais salaires – environ 700 euros par mois – et des conditions de travail difficiles, notamment à cause du manque d’équipement médical dans les hôpitaux.

Sur les 100 000 diplômés à avoir quitté le pays en 10 ans, beaucoup sont des professionnels de santé. Pire, d’après l'Organisation de coopération et de développement économique, (OCDE), seulement 7% des étudiants en médecine qui partent à l’étranger reviennent en Tunisie. Si en 2013, une soixantaine de médecins quittait le pays pour exercer ailleurs, ils sont aujourd'hui plus de 600 praticiens à tenter leur chance à l'étranger chaque année.

Des rats dans les couloirs

Il faut dire que les files d'attente qui durent des heures, les rongeurs dans les couloirs et les équipements en panne sont le lot quotidien des hôpitaux tunisiens. Ces conditions de travail déplorables, additionnées au manque de débouchées, entraînent une dégradation des soins à travers le pays.

Aujourd'hui, il y aurait seulement 13 médecins pour 10.000 patients en Tunisie. Et les besoins sont encore plus criants dans les régions les plus reculées. Dans celle de Sidi Bouzid, il n’y aurait que 5 médecins pour 10 000 patients ! Ce chiffre risque d'être revu à la baisse puisque des pays comme l'Allemagne et la France veulent encore embaucher des médecins tunisiens. Si nous aimons nos médecins, nous ne sommes malheureusement pas les seuls...

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