Il y a urgence... aux urgences du Sénégal !

Alors que le budget du ministère de la Santé a considérablement augmenté ces dernières années, le Sénégal fait face à une pénurie de médecins urgentistes.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Les urgentistes sénégalais fustigent le manque de reconnaissance dans leur profession
Les urgentistes sénégalais fustigent le manque de reconnaissance dans leur profession

La situation est alarmante. Alors que le ministère de la Santé organise actuellement ses premières concertations nationales sur la gestion des urgences, le constat est sans appel : le Sénégal ne compte que 60 médecins urgentistes pour plus de 15 millions d'habitants (une trentaine d'autres vont bientôt terminer leur formation). Un chiffre dérisoire qui s'explique par la jeunesse du métier d'urgentiste dont le diplôme n'existe que depuis 5 ans au pays, mais pas que... 

Au-delà du manque de médecins urgentistes, c'est toute la profession qui est en train de perdre son attractivité. Car la médecine d'urgence et de catastrophe n'est pas reconnue comme spécialité au Sénégal. Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'elle peut fournir "beaucoup d’outils pour améliorer la santé publique", la médecine d'urgence est considéré comme un "simple" diplôme universel et ne bénéficie d'aucune bourse. Résultat : les urgentistes fustigent le manque de reconnaissance et de motivation dans leur spécialité. 

Des infrastructures dans un état alarmant

Si le ministre de la santé, Abdoulaye Diouf Sarr, préconise un "diagnostic profond du service des urgences dans les hôpitaux pour proposer des solutions appropriées", le chantier semble immense : 76% des structures hospitalières disposent d'un Service d’accueil des urgences (Sau) et 94% d'entre eux ne sont pas aux normes.

Mais à l'issue des concertations sur la médecine d'urgence, le ministère espère avoir "un instrument plus assumé de coordination nationale de gestion des urgences au Sénégal". Une feuille de route qui permettrait de "régler les dysfonctionnements de la profession et de confirmer le rôle du Samu national en tant qu'instance de régulation et de coordination nationale des urgences, de surveillance et d’évaluation", a confié Diouf Sarr dans les colonnes du quotidien Le Soleil. Espérons-le !

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