Vers un meilleur accès des enfants africains aux traitements contre le VIH ?

En Afrique subsaharienne, moins de 40% des enfants infectés par le VIH reçoivent un traitement antirétroviral.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Une mère et son fils de neuf ans, tous deux séropositifs, se rendent dans un dispensaire à Mubende, en Ouganda
Une mère et son fils de neuf ans, tous deux séropositifs, se rendent dans un dispensaire à Mubende, en Ouganda  —  UNICEF/Karin Schermbrucke

Plus de quatre décennies après le début de l'épidémie de VIH, trois enfants sur cinq vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre ne reçoivent toujours pas un traitement salvateur, c’est-à-dire susceptible de leur sauver la vie. Cela place les enfants loin derrière les adultes, dont les trois quarts (76 %) reçoivent des antirétroviraux, selon les données publiées dans le nouveau rapport mondial 2022 du Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA).

Inquiets de cet écart grandissant entre enfants et adultes, trois agences onusiennes - ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont annoncé la mise en place d’une alliance mondiale. Son but : qu'aucun enfant vivant avec le VIH ne soit privé de traitement d'ici à 2030, et empêcher de nouvelles infections chez les nourrissons.

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"Changer la vie des enfants laissés pour compte"

Le Dr Osagie Ehanire, ministre de la Santé du Nigeria, le pays qui devrait accueillir le lancement politique de l'Alliance en Afrique lors d'une réunion ministérielle en octobre 2022, s'est lui engagé à "changer la vie des enfants laissés pour compte", en mettant en place les systèmes nécessaires pour que les services de santé répondent aux besoins des enfants vivant avec le VIH. 

A ce stade, douze pays africains ont rejoint l'Alliance : L'Angola, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Tanzanie, l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe. 

Les consultations menées par l'alliance ont permis d'identifier plusieurs piliers d'action collective :

- Prévenir et détecter les nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les femmes enceintes et allaitantes
- Offrir un dépistage accessible, un traitement optimisé et des soins complets pour les nourrissons, les enfants et les adolescents exposés au VIH et vivant avec le virus
- Combattre les obstacles légaux, sociaux, structurels et de genre entravant l'accès aux services. 

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